WhatsApp, Messenger, Facebook : le formulaire pour protéger vos données, info ou intox ?

Publié le et mis à jour le
 
Vous avez peut-être vu passer ce message alarmant sur WhatsApp ou Facebook : un formulaire à remplir avant le 27 mai pour empêcher « le rond bleu » d’aspirer vos données personnelles. Entre panique et méfiance, difficile de savoir si c’est du sérieux ou une énième rumeur. Alors, on fait le point : est-ce une vraie info ou une intox ? On décortique tout ça avec un regard clair, sans jargon, pour que vous compreniez ce qui se passe vraiment avec vos applis préférées.
Le rond de Meta AI sur WhatsApp, Messenger, Facebook (Crédit : capture about.fb.com)
Le rond de Meta AI sur WhatsApp, Messenger, Facebook (Crédit : capture about.fb.com)

Une histoire de « rond bleu » qui affole tout le monde


Bon, d’abord, c’est quoi cette histoire de « rond bleu » ? Si vous utilisez WhatsApp, Messenger ou Instagram, vous avez sans doute remarqué cette icône colorée, un cercle bleu et violet qui clignote gentiment dans vos conversations. C’est Meta AI, le nouvel assistant virtuel de Meta, la maison mère de ces applis. Et là, les rumeurs s’emballent : ce truc serait en train de pomper vos données à votre insu. On lit partout qu’il faut remplir un formulaire avant le 27 mai, sinon vos photos, messages, et même vos statuts WhatsApp partiraient dans les serveurs de Meta pour nourrir leur intelligence artificielle. Mais est-ce que c’est vraiment aussi simple, ou aussi flippant ?

En creusant un peu, on découvre que Meta a bien annoncé une mise à jour de ses conditions d’utilisation en avril 2025. À partir du 27 mai, l’entreprise prévoit d’utiliser certaines de vos données publiques, comme vos posts sur Facebook ou vos stories publiques sur Instagram, pour entraîner ses modèles d’IA. Alors oui, il y a du vrai là-dedans, mais la manière dont tout cela est présenté sur les réseaux sociaux, c’est un peu la panique organisée. Pas de quoi jeter votre téléphone par la fenêtre tout de suite, ni supprimer toutes les applications de Meta comme certains l’ont fait.

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Des données, mais pas toutes, et pas n’importe comment


Maintenant, parlons de ce qui est vraiment en jeu. Vos messages privés sur WhatsApp ou Messenger, ceux que vous envoyez à votre meilleur pote ou à votre famille, sont protégés par un chiffrement de bout en bout. En gros, personne, pas même Meta, ne peut les lire. Donc, non, l’entreprise ne va pas s’amuser à fouiller dans vos conversations pour faire joujou avec son IA. Par contre, si vous interagissez avec ce fameux assistant Meta AI, en cliquant sur le rond bleu ou en tapant « @MetaAI » dans une discussion, là, ce que vous lui dites peut être utilisé pour améliorer l’outil. Et c’est là que le formulaire entre en scène.

Pour les Européens, grâce au règlement général sur la protection des données (RGPD), vous avez le droit de dire « non merci » à cette collecte pour l’IA. Meta a mis en place des formulaires pour s’opposer à ça, accessibles dans les paramètres de confidentialité de Facebook, Instagram ou via un lien spécifique pour WhatsApp. Si vous ne faites rien avant le 27 mai, Meta considérera que vous êtes d’accord pour qu’ils utilisent vos posts publics ou vos échanges avec leur assistant. Mais attention, même en remplissant ce formulaire, tout ne s’arrête pas. Si une amie vous tague dans une photo publique sur Facebook, cette image pourrait quand même être utilisée. C’est un peu frustrant, mais c’est comme ça.

Une rumeur qui sent le déjà-vu


Ce qui fait tiquer, c’est que cette histoire rappelle d’autres vagues de panique sur les réseaux. Vous vous souvenez, il y a dix ans, de ces messages qui disaient de copier-coller un texte pour « protéger vos droits » sur Facebook ? C’était du vent, juridiquement parlant. Là, c’est différent, parce que le formulaire existe bel et bien, mais la façon dont l’info circule, avec des mots comme « aspirer vos données » ou des mises en garde ultra-dramatiques, ça sent l’exagération. Sur X, par exemple, des posts récents crient au scandale, mais sans toujours expliquer le contexte. Ça peut arriver, les bugs, mais ça ne veut pas dire que tout est bidon.

Bonjour... C’est officiel. Signé à 21h31. C’était même à la télé. Le mien est vraiment devenu bleu. N’oubliez pas que demain commence la nouvelle règle Facebook (alias... nouveau nom, META) où ils peuvent utiliser vos photos. N’oubliez pas la date limite c’est aujourd’hui !!! Je n’autorise pas META, Facebook ou toute entité associée à Facebook à utiliser mes photos, informations, messages ou publications, passés ou futurs. Avec cette déclaration, j’avertis Facebook que il est strictement interdit de divulguer, copier, distribuer ou prendre toute autre mesure contre moi sur la base de ce profil et/ou de son contenu. La violation de la vie privée peut être punie par la loi. Voici comment faire : Tenez votre doigt n’importe où dans ce message et « copier » apparaîtra. Cliquez sur "copier". Alors allez sur votre page, créez une nouvelle publication et placez votre doigt n’importe où dans le champ vide. « Coller » apparaîtra et cliquer sur Coller. Cela va contourner le système... Celui qui ne fait rien consent.
Message qui autorise pas sur Facebook 


Le vrai souci, c’est que l’info est déformée par des raccourcis. Non, le rond bleu ne « vole » pas vos données comme un méchant de film de science-fiction. Et non, remplir un formulaire ne va pas transformer votre compte en bunker inviolable. Meta collecte déjà des tonnes de données pour ses pubs, et ça, c’est dans leurs conditions depuis des années. Ce qui change, c’est juste l’utilisation pour l’IA, et encore, ça ne concerne que certaines données bien précises.

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Et si l’on veut se protéger, on fait quoi ?


Bon, mettons que vous vouliez limiter les dégâts. La première chose, c’est d’aller jeter un œil aux paramètres de confidentialité de vos applis. Sur Facebook ou Instagram, fouillez dans le centre de confidentialité, vous trouverez un lien pour dire « non » à l’utilisation de vos données pour l’IA. Pour WhatsApp, c’est un formulaire en ligne où vous entrez votre email et votre numéro de téléphone. Ça prend deux minutes, mais faites-le avant le 27 mai, sinon c’est trop tard. Ensuite, évitez de papoter avec ce rond bleu. Si vous ne l’utilisez pas, il ne collecte rien de vos conversations.

Un autre conseil, c’est de faire toujours attention à ce que vous mettez en ligne. Si votre compte Instagram est public, n’importe qui, y compris Meta, peut voir vos stories ou vos photos. Passez en mode privé, c’est déjà une bonne barrière. Et puis, soyons honnêtes, on n’est pas obligés de tout partager sur ces applis. Parfois, un bon vieux SMS ou un RCS, ça fait le job sans se prendre la tête avec des histoires de données.

Alors, info ou intox ? Le verdict


Au final, cette histoire, c’est un mélange des deux. Oui, Meta va utiliser des données pour son IA à partir du 27 mai, et oui, vous pouvez vous opposer avec un formulaire. Mais non, le rond bleu n’est pas un espion qui lit vos messages en cachette, et remplir un formulaire ne vous rend pas invisible aux yeux de Meta. Ce qui est sûr, c’est que l’entreprise ne fait pas beaucoup d’efforts pour expliquer tout ça clairement, et ça laisse la porte ouverte aux rumeurs. La CNIL, en France, garde un œil sur tout ça, et on risque d’en entendre encore parler.

Le plus simple, c’est de prendre cinq minutes pour vérifier vos paramètres et décider ce que vous voulez partager, sans pour autant supprimer votre compte, qui ne le sera pas tout de suite de toute manière. Ça ne résout pas tout, mais c’est un début. Et la prochaine fois que vous verrez un message alarmant sur Facebook, prenez une grande inspiration et posez-vous la question : info ou intox ? Souvent, la vérité est moins captivante qu’elle en a l’air.
 
chabot thierry
chabot thierry
Passionné par les ordinateurs depuis son premier PC-1512, il est l'auteur principal des articles concernant Internet, les OS et les moteurs de recherches. Il répond souvent sur les forums avec le pseudonyme Cthierry pour proposer des solutions.

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