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Un virement de 1 745 euros pour 11 millions de Français à partir du 31 mai 2025 ? Info ou intox ?

Publié le et mis à jour le
 
Une rumeur circule sur le web : 11 millions de Français recevraient un virement de 1 745 euros d’ici fin la fin du mois de mai 2025, grâce à des primes d’intéressement ou de participation. Une aubaine pour les salariés, vraiment ? On fait le point sur cette annonce alléchante, entre réalité et mirage, pour démêler le vrai du faux et comprendre ce qui se cache derrière ce chiffre.
Pièces de monnaies qui rapportent des intérêts (Crédit : Nattanan23)
Pièces de monnaies qui rapportent des intérêts (Crédit : Nattanan23)

Un virement de 1 745 euros : une nouvelle qui soulève des questions


Depuis quelques jours, une info relayée sur les réseaux sociaux et certains sites fait tourner les têtes : un virement de 1 745 euros arriverait sur le compte bancaire de millions de Français, pile avant l’été. L’idée d’un petit pactole pour renflouer les comptes, surtout en fin de mois, a de quoi séduire. Mais, franchement, cela semble presque trop beau pour être vrai, non ? Cette somme, présentée comme une moyenne, viendrait en fait des primes d’intéressement et de participation versées par les entreprises. Sauf que, en creusant un peu, on se rend compte que l’histoire n’est pas aussi simple qu’elle en a l’air. Tous les salariés ne sont pas concernés, et le chiffre de 11 millions semble, disons, un peu gonflé.

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D’où vient ce chiffre de 1 745 euros ?


Cette somme de 1 745 euros, on la retrouve dans plusieurs articles, notamment sur des sites d’information économique. Elle correspond à une moyenne des primes versées en 2024, selon les données de la DARES, un organisme qui compile des statistiques sur le travail. En gros, l’année dernière, environ 5,8 millions de salariés ont touché une prime de participation, et 5,5 millions une prime d’intéressement, avec des montants moyens respectifs de 1 909 euros et 1 624 euros. En faisant un calcul rapide, on arrive à peu près à ce fameux 1 745 euros. Mais attention, une moyenne, ça ne veut pas dire que tout le monde reçoit exactement ce montant ! Certains touchent quelques centaines d’euros, d’autres bien plus, selon la taille de l’entreprise ou son secteur. Les grandes boîtes, souvent plus généreuses, tirent cette moyenne vers le haut, tandis que dans les petites structures, c’est parfois beaucoup moins.

11 millions de bénéficiaires, vraiment ?


L’annonce parle de 11 millions de Français, voire 13 millions selon certaines sources. Là, on tique un peu. En France, il y a environ 20 millions de salariés dans le secteur privé, et tous ne travaillent pas dans des entreprises qui versent ce type de primes. La participation, par exemple, est obligatoire seulement pour les entreprises de plus de 50 salariés, et l’intéressement reste facultatif, même si de plus en plus d’entreprises s’y mettent. En 2024, les chiffres officiels montrent qu’un peu plus de 11 millions de salariés ont bénéficié de l’un ou l’autre de ces dispositifs. Mais dire que tout ce monde va toucher pile 1 745 euros d’ici le 31 mai prochain, c’est un raccourci un peu trop optimiste. Pour beaucoup, cela dépend de la situation de chaque entreprise, de ses bénéfices et de ses accords internes.

31 mai 2025 : une échéance légale, mais pas universelle


Le 31 mai, c’est une date clé, et ça, c’est du concret. Les entreprises qui clôturent leur exercice comptable au 31 décembre doivent verser ces primes avant la fin du cinquième mois suivant, soit le 31 mai au plus tard. Si elles ratent le coche, elles doivent payer des intérêts de retard, ce qui n’est pas franchement dans leur intérêt. Mais toutes ne suivent pas l’année civile pour leur comptabilité, donc les versements peuvent être étalés dans l’année. Et puis, il y a un autre hic : ces primes ne tombent pas automatiquement dans la poche des salariés. Si vous ne demandez pas un versement immédiat dans les 15 jours après avoir été informé du montant, l’argent peut être placé sur un plan d’épargne salariale, bloqué pendant cinq ans. Pratique pour épargner, mais moins pour payer les factures de juin.

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Une obligation qui s’élargit, mais avec des limites


Depuis le 1er janvier 2025, une nouvelle règle oblige les entreprises de 11 à 49 salariés, ayant fait des bénéfices significatifs pendant trois ans d’affilée, à mettre en place un dispositif de partage de la valeur. Cela peut être une prime d’intéressement, de participation, ou la fameuse prime de partage de la valeur (PPV), qui a remplacé la « prime Macron ». C’est une bonne nouvelle pour les employés de ces petites structures, qui n’avaient pas toujours accès à ce genre d’avantages. Mais, encore une fois, ça ne concerne pas tout le monde. Les entreprises de moins de 11 salariés, par exemple, n’ont aucune obligation, et celles qui ne font pas assez de bénéfices passent aussi entre les mailles du filet. Bref, l’idée d’un virement universel pour 11 millions de personnes, c’est un peu exagéré.

Des avantages fiscaux, mais à quel prix ?


Ce qui rend ces primes intéressantes, c’est leur fiscalité avantageuse. Si vous placez l’argent sur un plan d’épargne salariale dans les 15 jours, vous pouvez être exonéré d’impôt sur le revenu, dans la limite de 35 325 euros en 2025. Pas mal, non ? Mais si vous choisissez de toucher la somme directement, elle devient imposable, comme un salaire classique. Et attention, même exonérée de cotisations sociales, elle reste soumise à la CSG et à la CRDS. Pour les entreprises, c’est aussi un bon deal : pas de forfait social pour celles de moins de 250 salariés, et les sommes versées peuvent être déduites de leur bénéfice imposable. Mais tout ça suppose que l’entreprise a les moyens de verser ces primes, et ce n’est pas toujours le cas, surtout dans les secteurs moins rentables.

Alors, info ou intox le virement de 1 745 euros ?


Alors, cette histoire de 1 745 euros pour 11 millions de Français, c’est du solide ou du vent ? Disons que c’est un mélange des deux. Oui, des millions de salariés vont bien recevoir des primes d’intéressement ou de participation autour de cette période, et la moyenne des montants versés en 2024 tourne effectivement autour de 1 745 euros. Mais l’idée que tout le monde va toucher exactement cette somme, pile le 31 mai, est trompeuse. Ça dépend de votre entreprise, de ses résultats, de votre contrat, et de vos choix sur le versement. Et puis, 11 millions, c’est une estimation haute, pas une certitude. Bref, ne commencez pas à planifier vos vacances d’été en comptant sur ce virement miracle. Mieux vaut vérifier avec votre employeur si vous êtes éligible et à quoi vous attendre.

( Temps de lecture : 6 minutes. L’illustration de notre article provient de Nattanan23 sur le site Internet Pixabay. Si l’image vous intéresse, vous pouvez faire un don sur le site avant de la télécharger. )
 
chabot thierry
chabot thierry
Passionné par les ordinateurs depuis son premier PC-1512, il est l'auteur principal des articles concernant Internet, les OS et les moteurs de recherches. Il répond souvent sur les forums avec le pseudonyme Cthierry pour proposer des solutions.

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