Journée internationale du vol spatial habité : une date clé de l’histoire spatiale
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Rubrique Tendances & Actus
Nous sommes le samedi 12 avril et c’est la Journée internationale du vol spatial habité, une date qui nous ramène à l’exploit de Youri Gagarine, premier humain à avoir frôlé les étoiles en 1961. Mais au-delà de cet instant historique, c’est toute une aventure humaine et technologique qu’on met à l’honneur : des débuts de l’astronomie, des premières fusées à la station spatiale, des astronautes comme Thomas Pesquet aux ambitions lunaires, en passant par la course effrénée entre deux géants et les rêves d’aujourd’hui, portés par des entreprises privées comme le vaisseau spatial de Space X. Retour sur un voyage à travers ces moments qui ont façonné notre rapport à l’espace. Vus saurez aussi que 17 missions ont été officiellement désignées sous le programme Apollo, dont 6 ont réussi un atterrissage sur la Lune. Pour terminer le petit tour du BeMac de ce début de week-end, nous fêtons aussi les Jules.

Un jour pour se souvenir des pionniers
Ce samedi 12 avril 2025, c’est la Journée internationale du vol spatial habité, une journée pour nous rappeler que le 12 avril 1961, Youri Gagarine devint le premier homme à s’élancer vers les étoiles et tourner en orbite autour de la Terre, le premier homme à se retrouver dans l’espace, sans pour autant oublier qu’il y a 68 ans de cela, le premier satellite artificiel Spoutnik était lancé dans l’espace. Et avant Youri, il y a eu Laïka, une chienne du programme spatial soviétique, le premier être vivant à être mis en orbite autour de la Terre avec Spoutnik 2, le 3 novembre 1957.
Chaque année, le 12 avril, on célèbre un moment où l’humanité a osé regarder plus loin. Cette journée, choisie par l’ONU en 2011, rend hommage au courage de Youri Gagarine, qui, à bord d’un vaisseau soviétique, a bouclé une orbite autour de la Terre. Mais elle ne s’arrête pas là. Elle nous rappelle aussi les efforts de milliers de scientifiques, ingénieurs et rêveurs qui ont cru qu’on pouvait quitter notre planète, ne serait-ce que pour un instant. C’est une façon de dire merci à ceux qui ont ouvert la voie, tout en posant des questions sur ce qu’on veut faire de cet héritage. Parce que l’espace, ce n’est pas juste une histoire de fusées : c’est aussi une réflexion sur nous-mêmes, sur ce qu’on est capable d’accomplir quand on travaille ensemble.
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Le premier humain à toucher le vide
Imaginez un instant : le 12 avril 1961, un jeune Russe de 27 ans s’élance dans une capsule pas beaucoup plus grande qu’une voiture. Youri Gagarine, c’est lui, devient le premier à voir la Terre depuis là-haut. Son vol, à bord de Vostok 1, dure à peine 108 minutes, mais il change tout. « La Terre est bleue », dira-t-il plus tard, émerveillé par cette boule fragile flottant dans le noir. Ce moment, c’est bien plus qu’un exploit technique. Il prouve qu’on peut survivre là où il n’y a ni air ni gravité. Et pourtant, tout n’était pas gagné : les risques étaient énormes, les calculs incertains. Mais ce pari, il l’a relevé, et avec lui, toute une nation qui voulait montrer ce dont elle était capable.
L'Assemblée générale, dans sa résolution A/RES/65/271 du 7 avril 2011, a déclaré le 12 avril Journée internationale du vol spatial habité pour « célébrer chaque année au niveau international l’entrée de l’humanité dans l’ère spatiale » et afin de réaffirmer « le rôle essentiel des sciences et des techniques spatiales dans la réalisation des objectifs du développement durable et l’amélioration du bien-être des États et des peuples ».
Nations Unies
Quand l’Amérique s’est lancée à la poursuite des étoiles
De l’autre côté de l’Atlantique, on n’allait pas rester les bras croisés. Les États-Unis, piqués au vif par les succès soviétiques, ont mis sur pied leur propre projet. Ce programme, baptisé Mercury, avait un but clair : envoyer un Américain dans l’espace, et vite. Le 5 mai 1961, Alan Shepard grimpe à bord d’une capsule nommée Freedom 7. Son vol, plus modeste qu’une orbite complète, dure 15 minutes, mais il marque un point pour l’Amérique. Mercury, c’était un peu comme une réponse dans un match tendu. Pas parfait, parfois bancal, mais porté par une énergie folle. Les astronautes de ce projet, des hommes comme John Glenn, qui deviendra le premier Américain à faire un tour complet autour de la Terre, étaient des héros d’un nouveau genre, mi-pilotes, mi-explorateurs.
États-Unis VS URSS : une rivalité qui a changé la donne
À l’époque, les tensions entre les États-Unis et l’Union soviétique n’étaient pas qu’une affaire de politique. Elles se jouaient aussi dans le ciel. Chaque lancement, chaque record – comme celui de la chienne Laïka en 1957 ou de la première femme cosmonaute, Valentina Terechkova, en 1963 – était une manière de dire : « On est les meilleurs. » Les Soviétiques frappaient fort avec leurs premières mondiales, mais les Américains avaient de l’ambition. Leur grand coup ? La promesse de John F. Kennedy en 1961 : poser un homme sur la Lune avant la fin de la décennie. Cette course, elle a poussé les deux camps à aller plus vite, à innover, à prendre des risques. Et même si elle était pleine de rivalité, elle a fini par rapprocher les deux nations, avec des projets communs comme la rencontre Apollo-Soyouz en 1975. Drôle de paradoxe, non ?
La machine qui a conquis la Lune
Pour aller sur la Lune, il fallait un monstre d’ingéniosité. Ce monstre, c’était Saturn V, une fusée si puissante qu’elle reste une légende. À chaque mission Apollo, elle rugissait, emportant des astronautes vers un rêve qui semblait impossible. Construite par des milliers de mains, testée et retestée, elle n’a jamais failli. Quand Neil Armstrong et Buzz Aldrin ont foulé le sol lunaire en 1969, c’est elle qui les avait portés jusque-là. On pourrait croire que c’était juste une machine, mais Saturn V, c’était un symbole : celui d’une humanité qui refuse de s’arrêter aux limites. Même aujourd’hui, elle inspire les ingénieurs qui travaillent sur les fusées du futur.
Un voyage à travers les missions Apollo
Le programme Apollo, porté par la NASA entre 1961 et 1975, a marqué l’histoire avec un total de dix-sept missions officiellement baptisées « Apollo ». Chacune avait son rôle, mais toutes ne visaient pas les mêmes horizons. Certaines, comme Apollo 1, n’ont jamais quitté le sol : un terrible incendie lors d’un test a stoppé net ce projet, coûtant la vie à trois astronautes. D’autres, des missions comme Apollo 2 à 6, étaient des essais sans équipage, des répétitions pour s’assurer que les fusées et les systèmes tiendraient le coup. Puis, à partir d’Apollo 7, les choses sont devenues sérieuses, avec des vols habités qui ont progressivement rapproché l’humanité de la Lune. Parmi ces dix-sept étapes, six ont accompli l’exploit ultime : poser des hommes sur ce sol gris et poussiéreux. Apollo 11, en 1969, a ouvert la voie avec Neil Armstrong et Buzz Aldrin, suivis par Apollo 12, 14, 15, 16 et 17, chacune explorant un peu plus ce monde étrange. Apollo 13, elle, aurait dû rejoindre cette liste, mais un accident en plein vol a forcé l’équipage à rentrer sans toucher la surface. Les autres missions habitées, comme Apollo 8 ou 10, ont tourné autour de la Lune ou testé du matériel, pavant la route pour ces atterrissages historiques. Six succès lunaires sur dix-sept chapitres, c’est une aventure qui continue de faire rêver.
Total des missions Apollo
17 missions ont été officiellement désignées sous le programme Apollo, dont 6 ont réussi un atterrissage sur la Lune. Les autres missions habitées (Apollo 7, 8, 9, 10) n’avaient pas pour but d’atterrir, mais de tester des équipements ou d’orbiter autour de la Lune. Parmi celles-ci, Apollo 1 n’a jamais décollé en raison d’un incendie tragique lors d’un test au sol en 1967, qui a coûté la vie à trois astronautes. Les missions Apollo 2 à 6 étaient des tests sans équipage ou des vols préparatoires, souvent pour qualifier la fusée Saturn et les systèmes. À partir d’Apollo 7, les missions étaient habitées, avec des objectifs allant des tests en orbite terrestre (Apollo 7, 9) aux répétitions en orbite lunaire (Apollo 8, 10) et aux atterrissages lunaires.
Apollo 13 (1970) devait atterrir sur la Lune, mais un accident en vol (explosion d’un réservoir d’oxygène) a forcé l’équipage à revenir sur Terre sans atteindre la surface. Elle deviendra la mission la plus célèbre de toutes avec le film de Ron Howard sorti en 1995 : Apollo 13.
6 missions Apollo ont réussi à poser des astronautes sur la Lune
Apollo 11 (1969) : Premier atterrissage lunaire, avec Neil Armstrong et Buzz Aldrin.
Apollo 12 (1969) : Atterrissage précis près de la sonde Surveyor 3.
Apollo 14 (1971) : Exploration des hauts plateaux lunaires.
Apollo 15 (1971) : Première utilisation du rover lunaire.
Apollo 16 (1972) : Exploration d’une région montagneuse.
Apollo 17 (1972) : Dernière mission lunaire, avec des recherches géologiques poussées.
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Repartir de la Lune, un défi pas si simple
Poser le pied sur la Lune, c’était une chose. Mais repartir ? Un autre casse-tête. Les astronautes d’Apollo utilisaient un engin spécial, le module lunaire. Une fois leur mission terminée, ils grimpaient dans la partie haute de ce module, une sorte de cabine compacte. Un moteur s’allumait, et hop, ils décollaient pour rejoindre leur vaisseau en orbite. Tout ça avec une précision d’horloger, parce qu’une erreur, même petite, pouvait tout gâcher. Ce qui restait sur la Lune – la base du module – est encore là, comme un vestige d’une époque où on osait l’impossible. Ces décollages, c’était un peu comme dire au revoir à un monde qu’on venait à peine de découvrir.
Celui qui a vécu dans les étoiles
Passer du temps dans l’espace, ce n’est pas comme prendre des vacances. Pourtant, un homme a tenu plus longtemps que quiconque. Valeri Poliakov, un cosmonaute russe, a vécu 437 jours d’affilée à bord de la station Mir, entre 1994 et 1995. Imaginez : plus d’un an à flotter, à voir la Terre tourner sous vos pieds, à gérer la solitude et les défis d’un corps qui n’est pas fait pour l’apesanteur. Son record, c’est une leçon de résilience. D’autres, comme Gennady Padalka, ont cumulé encore plus de jours là-haut, mission après mission. Ces gars-là, ils nous montrent que l’espace, ce n’est pas juste un endroit : c’est une épreuve, un test de ce qu’on peut endurer.
L’espace, un terrain de jeu pour les privés
Ces dernières années, l’espace a changé de visage. Avant, c’était une affaire d’États, de grandes agences comme la NASA. Aujourd’hui, des entreprises s’en mêlent, et pas des petites. Des noms comme SpaceX, Blue Origin ou Virgin Galactic font les gros titres. Ils envoient des touristes frôler les étoiles, livrent du matériel à la Station spatiale internationale, et rêvent même de colonies sur Mars. Ce virage rend l’espace plus accessible, mais il pose aussi des questions. Qui décide de ce qu’on fait là-haut ? Est-ce que ce sera un luxe pour riches, ou un avenir pour tous ? Ce qui est sûr, c’est que cette nouvelle vague d’explorateurs secoue les choses, et ça ne fait que commencer.
Astronaute, un métier pour tout le monde ?
On a tous rêvé, gamin, de devenir astronaute. Mais la réalité, elle est un peu plus dure. Pour enfiler la combinaison, il faut une santé de fer, un cerveau bien rempli – souvent un diplôme en sciences ou en ingénierie – et pas mal d’expérience, que ce soit en pilotage ou en recherche. Les agences spatiales choisissent leurs candidats comme on trie des perles rares. Et même là, la formation est un marathon : tests physiques, simulations, apprentissage de la vie en apesanteur. Avec les vols privés, des gens sans ce parcours peuvent maintenant aller dans l’espace, mais ça coûte cher, très cher. Alors, devenir astronaute ? Peut-être pas pour tout le monde, mais rêver de l’espace, ça, c’est gratuit.
( Temps de lecture : 6 minutes | L’illustration de notre article provient de SpaceX-Imagery sur le site Internet Pixabay. Si l’image vous intéresse, vous pouvez faire un don sur le site avant de la télécharger )