La Journée mondiale du logiciel libre : un appel à la liberté numérique en 2025

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Nous sommes le samedi 20 septembre et c’est la Journée mondiale du logiciel libre, un moment clé pour réfléchir à notre rapport au numérique. Dans un monde où les géants technologiques comme Microsoft dictent souvent nos choix, ces outils ouverts nous rappellent que la technologie peut être partagée, modifiée et contrôlée par tous. Entre exemples concrets et enjeux actuels comme la fin imminente du support de Windows 10, pourquoi opter pour le libre n'est pas qu'une question technique, mais un choix pour notre avenir commun. Pour terminer le petit tour du Bemac de ce début de week-end, nous fêtons aussi les Davy.
Un bureau moderne avec Ubuntu Budgie (Crédit : Capture Ubuntu-fr.org)
Un bureau moderne avec Ubuntu Budgie (Crédit : Capture Ubuntu-fr.org)

Qu’est-ce que la Journée mondiale du logiciel libre ?


Chaque troisième samedi de septembre, le monde entier se tourne vers la Journée mondiale du logiciel libre, un événement né en 2004 sous l'impulsion de la Digital Freedom Foundation. Aujourd'hui, des milliers de communautés, d'associations et d'institutions profitent de cette date pour sensibiliser à l'importance de ces outils accessibles à tous. Imaginez : des ateliers dans les bibliothèques, des conférences en ligne, des hackathons improvisés. C'est une façon simple, presque festive, de rappeler que le numérique ne doit pas être une prison propriétaire, mais un espace de collaboration. Cette journée, c'est un peu comme un rappel annuel : on peut coder, utiliser et partager sans chaînes invisibles.

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Mais, qu’est-ce qu’un logiciel libre ?


Quand on parle de logiciel libre, on ne décrit pas juste un programme gratuit, non, c'est bien plus nuancé. Il s'agit d'un ensemble de règles qui garantit à quiconque de l'utiliser sans entraves, de plonger dans son code pour le comprendre, et même de le retoucher pour qu'il colle parfaitement à ses besoins. Prenez un simple exemple : au lieu d'acheter une licence opaque, vous accédez au « cœur » du programme, ce fameux code source. Ça change tout, parce que ça inverse le pouvoir : ce n'est plus le vendeur qui décide, mais vous, l'utilisateur.

Et puis, il y a cette idée de partage ; on peut en faire des copies pour un ami, sans craindre une amende. C'est presque libérateur, non ? Dans un quotidien saturé d'applications verrouillées, adopter l'un d'eux, c'est comme ouvrir une fenêtre sur un air plus pur.

Quels sont les 4 principes du logiciel libre ?


Ces logiciels reposent sur quatre piliers essentiels, posés comme des garde-fous contre l'arbitraire. D'abord, la liberté d'exécuter le programme pour n'importe quel usage, sans restrictions farfelues, parce que, après tout, pourquoi un outil devrait-il nous dicter sa loi ? Ensuite, celle d'étudier son fonctionnement, en accédant au code source ; c'est ce qui permet à un curieux de traquer un bug ou d'ajouter une astuce personnelle. Vient alors la possibilité de redistribuer des copies sans frais supplémentaires.

Et enfin, la liberté de distribuer des versions améliorées, favorisant une chaîne de contributions infinie. Ces principes, énoncés par la Free Software Foundation dès les années 80, ne sont pas figés dans le marbre ; ils évoluent avec le temps, mais gardent cette essence : rendre le numérique inclusif. Sans eux, on risquerait de glisser vers un monde où tout est loué, jamais possédé.

Utiliser un logiciel libre, c’est faire un choix politique et éthique !


Opter pour ces solutions, ce n'est pas seulement une astuce technique, c'est un positionnement clair, presque un acte de résistance. Comme le dit si bien Jeanette Hatherill de la Coalition Publica, « utiliser un logiciel libre, c’est faire le choix politique et éthique d’affirmer le droit d’apprendre et de partager nos apprentissages ». Imaginez : en choisissant libre, on rejette l'emprise des monopoles qui nous enferment dans des écosystèmes clos, où chaque mise à jour coûte cher et où les données filent vers des serveurs lointains.

C'est éthique, parce que ça promeut l'équité, n'importe qui, riche ou modeste, peut contribuer ou bénéficier. Et politiquement, ça questionne notre souveraineté : pourquoi dépendre d'un géant américain quand on peut bâtir des outils collectifs ? Bien sûr, cela demande un peu d'effort au départ, une courbe d'apprentissage parfois raide, mais une fois franchie, on respire mieux. Dans notre ère de surveillance généralisée, ce choix murmure une urgence : reprenons le contrôle, doucement, mais sûrement.

Célébrer les logiciels libres, c'est célébrer celles et ceux qui les soutiennent, et je suis fière de participer à un mouvement mondial qui prône la participation citoyenne à travers le code source libre afin que chacun·e puisse accéder au savoir et y contribuer de manière significative. Utiliser un logiciel libre, c'est faire le choix politique et éthique d'affirmer le droit d'apprendre et de partager nos apprentissages. C'est un élément essentiel de Coalition Publica et de notre travail pour faire du libre accès diamant une réalité pour les chercheur·euse·s canadien·ne·s.
Jeanette Hatherill

Quels sont les logiciels libres les plus connus et utilisés ?


Parmi les plus répandus, certains sont devenus des incontournables, presque invisibles tant ils facilitent le quotidien. Prenez Linux, ce noyau robuste qui anime des serveurs mondiaux et des distributions comme Ubuntu, sur lequel tournent des millions de machines sans un sou en licence. Ou Firefox, ce navigateur qui défie les géants avec sa rapidité et son respect de la vie privée. LibreOffice, quant à lui, rivalise avec les suites payantes pour éditer documents et tableurs, sans pubs ni pièges. Et que dire de VLC, ce lecteur multimédia infatigable qui avale tous les formats sans broncher ? GIMP pour retoucher des images, Blender pour modéliser en 3D, Audacity pour mixer des sons... La liste s'allonge, touchant bureautique, création, sécurité. Ces programmes ne sont pas des gadgets ; ils sont utilisés par des pros comme par des amateurs, prouvant que le libre n'est pas synonyme de bricolage. Vous en avez sûrement un sur votre ordinateur, sans même vous en rendre compte, c'est leur force, cette discrète ubiquité.

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En France, un équilibre précaire entre ouverture et habitudes


Dans l'hexagone, le tableau est contrasté : d'un côté, un élan public fort, de l'autre, un privé plus frileux. Les administrations, poussées par des politiques comme le Socle interministériel de logiciels libres, qui liste plus de 564 outils, optent massivement pour ces solutions. Pensez aux mairies qui déploient Nextcloud pour stocker des fichiers en interne, ou aux écoles avec des OS basés sur Linux pour éviter les coûts exorbitants. L'État y voit une souveraineté numérique, une réduction des dépenses et une sécurité accrue, grâce à des communautés qui patchent les failles vite. Mais dans les entreprises privées ? C'est plus timide. Beaucoup collent encore aux mastodontes propriétaires, par habitude ou peur du changement, « ça marche, pourquoi toucher ? », entend-on souvent. Pourtant, des guides comme celui de France Num, avec ses 200 solutions open source, montrent la voie. Petit à petit, l'adoption grimpe, boostée par des « Activateurs » qui guident les PME. En fin de compte, on préfère le libre quand on mesure ses gains : économie, flexibilité, et ce sentiment de ne plus être otage.

FSF : Quarante ans d'engagement en faveur de la liberté du logiciel


Le 4 octobre prochain, la Free Software Foundation (FSF) soufflera ses quarante bougies, un anniversaire qui résonne comme un rappel puissant de son combat acharné pour un numérique émancipé depuis sa création en 1985. Fondée par Richard Stallman et une poignée de passionnés, elle a posé les bases d'un mouvement qui refuse que le code soit une marchandise verrouillée, mais bien un bien commun modifiable et partageable. Quarante ans plus tard, malgré les victoires, comme l'adoption massive de principes open source dans les entreprises, l'objectif reste lointain : la liberté totale pour tous les utilisateurs d'ordinateurs. Comme le dit la FSF elle-même, « Nous souhaiterions célébrer l'atteinte de la liberté logicielle pour tous les utilisateurs d'ordinateurs et notre retraite, mais nous n'y sommes pas encore, et nous ne pouvons donc pas prendre notre retraite ».

Vers un horizon ouvert et plus libre ?


Pour terminer le petit tour du logiciel libre, alors que le support de Windows 10 s'achève le 14 octobre 2025, une page se tourne, et c'est l'occasion idéale pour repenser nos machines. Microsoft l'annonce clairement : plus de mises à jour gratuites, plus d'assistance, juste des options payantes (durant une année) ou la migration vers Windows 11, si votre hardware suit, bien sûr. Pour beaucoup, c'est frustrant : jeter un PC encore vaillant ? Non, merci. Et si on saisissait ce moment pour migrer vers le libre ? Des distributions comme Ubuntu Budgie ou Linux Mint s'installent en un clin d'œil, prolongeant la vie d'un vieil engin tout en boostant sa sécurité.

Suzanne Beth d'Érudit le résume bien : « les logiciels libres nous libèrent de l’enfermement imposé par la posture hégémonique des acteurs dominants ». C'est vrai, face à l'obsolescence programmée, ils offrent pérennité et choix. Bien sûr, la transition peut buter sur des logiciels incompatibles, mais des émulateurs ou des alternatives comme Wine aident. Au final, cette fin de cycle n'est pas une menace, mais un tremplin : vers un numérique plus juste, collaboratif, durable.

Et si on commençait aujourd'hui, par un simple téléchargement ?
 
chabot thierry
chabot thierry
Passionné par les ordinateurs depuis son premier PC-1512, il est l'auteur principal des articles concernant Internet, les OS et les moteurs de recherches. Il répond souvent sur les forums avec le pseudonyme Cthierry pour proposer des solutions.

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