Google célèbre le ramen : retour sur un phénomène culinaire mondial
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Le ramen, ce plat de nouilles dans un bouillon, est à l’honneur sur la page d’accueil du moteur de recherche Google, même si cela n’est pas visible pour tous les internautes. Ce vendredi 11 juillet, le logo par défaut a une nouvelle fois été remplacé par un Doodle intitulé « Célébration du Ramen », « Celebrating Ramen » dans sa version originale, avec un logo qui célèbre ce plat qui a été popularisé au Japon et est maintenant apprécié dans le monde entier.

Une ode au ramen : le Doodle de Google
Régulièrement, Google célèbre des événements marquants à travers ses Doodles, et ce vendredi 11 juillet 2025 ne fait pas exception avec un hommage au ramen. Ce logo animé, visible uniquement sur la page d’accueil du moteur de recherche au Japon, illustre avec finesse les éléments qui font de ce plat une star culinaire, avec les différentes lettres du moteur de recherche représentées par des bols et baguettes. Et si vous vous posez la question du pourquoi fêter ce plat aujourd’hui, les chiffres de la date du jour, « 7 » et « 11 », évoquent astucieusement la courbe d’une cuillère à ramen (renge) et une paire de baguettes, ustensiles indispensables pour savourer ce mets. Le Doodle met en scène les différentes déclinaisons régionales de ce plat, des bouillons riches d’Hokkaido aux saveurs plus légères de Kyushu. Ce clin d’œil numérique rappelle combien ce mets, né au Japon, transcende les frontières pour devenir une expérience universelle.
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Les origines d’un plat devenu culte
L’histoire du ramen commence au début du XXe siècle, dans le quartier chinois de Yokohama, où des immigrants chinois introduisent des soupes de nouilles de blé, connues sous le nom de « shina soba ». Ce plat, adapté au palais japonais, évolue rapidement pour devenir une spécialité locale. Les premières échoppes, souvent modestes, proposent des bouillons simples mais savoureux, à base de poisson ou de viande. Dans les années d’après-guerre, le ramen gagne en popularité, porté par une société en quête de repas nourrissants et abordables. « Ce plat, c’est l’histoire d’une rencontre entre deux cultures, chinoise et japonaise, qui a su s’adapter aux goûts et aux besoins d’une époque », explique un historien culinaire japonais. Avec le temps, il s’impose comme un symbole de la cuisine japonaise, au même titre que le sushi ou le tempura.
Un voyage gustatif à travers le Japon
Ce qui rend ce plat si particulier, c’est sa capacité à se réinventer selon les régions. À Hokkaido, le miso ramen, avec son bouillon riche et crémeux, réchauffe les cœurs face aux hivers rigoureux. À Tokyo, le shoyu ramen, à base de sauce soja, offre une saveur umami équilibrée. Plus au sud, à Kyushu, le tonkotsu, un bouillon de porc longuement mijoté, séduit par sa texture onctueuse. Chaque région apporte sa touche : des nouilles plus ou moins épaisses, des garnitures comme le chāshū (porc braisé), le nori (algues) ou l’ajitsuke tamago (œuf mollet). « Chaque bol raconte une histoire, celle d’un terroir et d’une tradition », confie un chef d’une échoppe d’Osaka. Cette diversité fait du ramen un miroir de la culture japonaise, où l’unité naît de la pluralité.
L’essor des nouilles instantanées
Si le ramen traditionnel reste un art culinaire, son accessibilité mondiale doit beaucoup à l’invention des nouilles instantanées. En 1958, Momofuku Ando, un entrepreneur visionnaire, lance les premières nouilles instantanées, une révolution qui démocratise ce plat. Quelques années plus tard, l’introduction des nouilles en tasse, prêtes en quelques minutes, propulse ce mets dans les foyers du monde entier. « Avec les nouilles instantanées, le ramen est passé d’un plat de restaurant à une expérience quotidienne », note un sociologue alimentaire. Aujourd’hui, des milliards de sachets et de tasses sont consommés chaque année, des dortoirs étudiants aux cuisines familiales, faisant de ce plat un phénomène culturel global.
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Une icône culturelle à l’échelle mondiale
Au-delà de son goût, le ramen s’est imposé comme un symbole culturel. Présent dans les mangas, les films d’animation et même les séries télévisées, il incarne une certaine idée de la convivialité et du réconfort. Des restaurants étoilés aux échoppes de rue, il attire des amateurs du monde entier, prêts à patienter des heures pour un bol parfait. À New York, Londres ou Paris, les ramen-ya (restaurants spécialisés) fleurissent, proposant des versions classiques ou revisitées. « C’est un plat qui parle à tout le monde, car il combine simplicité et profondeur », affirme un chef parisien. Cette universalité, alliée à une créativité sans limite, garantit à ce mets une place durable dans le paysage culinaire mondial.
Pourquoi le ramen continue de séduire
Ce plat doit son succès à sa capacité à évoluer tout en restant ancré dans la tradition. Les chefs expérimentent avec des bouillons végétariens, des nouilles sans gluten ou des garnitures audacieuses, tout en respectant les fondamentaux. Les réseaux sociaux, où les bols colorés s’affichent en photos alléchantes, amplifient son attrait. De plus, sa préparation, qui peut prendre des heures pour un bouillon ou des jours pour un chāshū, fascine par son artisanat. « Le ramen, c’est un équilibre entre patience et passion », explique un maître ramen de Tokyo. Cette alchimie, entre savoir-faire et innovation, explique pourquoi il continue de séduire, des ruelles de Kyoto aux grandes métropoles.