Journée internationale de l'alphabétisation : défis et espoirs à l’ère du numérique
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Rubrique Tendances & Actus
Nous sommes le lundi 8 septembre 2025 et c’est la Journée mondiale de l’alphabétisation. Cette année, le thème choisi, « Promouvoir l’alphabétisation à l’ère numérique », nous pousse à réfléchir à la manière dont les technologies transforment l’apprentissage, tout en révélant les défis d’un accès équitable à l’éducation. Dans un monde où 770 millions d’adultes restent analphabètes et où, en France, 7 % des 18-65 ans sont en situation d’illettrisme, cette journée rappelle l’urgence d’agir. Pour terminer le petit tour du Bemac de cette fin de semaine, nous fêtons aussi la Nativité.

Qu’est-ce que la Journée mondiale de l’alphabétisation ?
Depuis 1967, tous les 8 septembre, la Journée internationale de l’alphabétisation braque les projecteurs sur un enjeu essentiel : permettre à chacun de maîtriser la lecture et l’écriture. Créée par l’UNESCO, cette initiative mondiale veut rappeler que savoir lire, écrire et compter n’est pas juste une compétence, mais un droit humain qui ouvre la porte à l’autonomie, à la citoyenneté et à une vie meilleure. Cette journée, c’est un peu comme un coup de klaxon pour réveiller les consciences : malgré les progrès, des millions de personnes restent privées de cet outil fondamental. Cette année, on ne parle pas seulement de livres et de crayons, mais aussi de tablettes et d’écrans, car le numérique bouleverse tout.
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Les défis de l’alphabétisation dans un monde multilingue
Dans un monde où des milliers de langues coexistent, apprendre à lire et à écrire prend une dimension particulière. Imaginez un enfant au Sénégal, grandissant avec le wolof à la maison, mais devant apprendre en français à l’école. Ou une communauté autochtone en Amérique latine, où la langue maternelle risque de s’effacer face à une langue dominante. Le multilinguisme, c’est une richesse, mais aussi un sacré casse-tête pour l’éducation. Si on impose une seule langue d’apprentissage, on risque de laisser sur le carreau ceux qui ne la parlent pas couramment. L’UNESCO insiste là-dessus : enseigner dans la langue maternelle, surtout au début, aide les enfants à mieux comprendre et à s’approprier les savoirs. Ça semble évident, mais mettre ça en place, c’est une autre paire de manches. Il faut former des enseignants, créer des manuels dans des langues parfois peu écrites, et convaincre les gouvernements d’investir. Pourtant, quand on y arrive, les résultats sont là : les élèves apprennent plus vite, et ils se sentent valorisés dans leur identité.
770 millions d’adultes analphabètes : un défi mondial
On pourrait croire qu’en 2025, l’analphabétisme est un problème du passé. Eh bien, pas du tout. 770 millions d’adultes à travers le monde ne savent ni lire ni écrire à un niveau de base. Un chiffre qui donne le vertige. La majorité de ces personnes vivent dans des régions comme l’Afrique subsaharienne ou l’Asie du Sud, souvent dans des zones rurales ou marginalisées. Mais ce n’est pas juste une question de géographie. Les femmes, par exemple, représentent près des deux tiers de ce total, à cause d’inégalités d’accès à l’école. Ces adultes, privés de ce savoir, se retrouvent souvent coincés : difficile de trouver un emploi stable, de comprendre un contrat, ou même d’aider leurs enfants avec leurs devoirs. L’UNESCO alerte sur un cercle vicieux : sans alphabétisation, pas d’autonomie, et sans autonomie, pas de développement durable. Cette journée, c’est aussi un appel à ne pas baisser les bras, à financer des programmes, à innover, pour que ces 770 millions de personnes ne restent pas à la traîne.
L’illettrisme en France : 7 % des adultes touchés
En France, on pourrait penser que l’illettrisme, c’est une histoire d’ailleurs. Pourtant, 7 % des adultes entre 18 et 65 ans, soit environ 2,5 millions de personnes, peinent à lire, écrire ou comprendre des textes simples. Attention, on ne parle pas d’analphabétisme pur, mais d’illettrisme : ces personnes ont été scolarisées, mais n’ont pas acquis une maîtrise suffisante de ces compétences. Celaa peut être quelqu’un qui galère à remplir un formulaire, à lire une notice de médicament, ou à répondre à un courriel professionnel. Ce n’est pas qu’une question d’école : la précarité, les ruptures familiales ou des parcours scolaires chaotiques jouent un rôle.
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L’alphabétisation à l’heure du numérique
Avec le thème de cette année, « Promouvoir l’alphabétisation à l’ère numérique », on entre dans un terrain à la fois excitant et épineux. Le numérique, c’est une révolution pour l’éducation : des applis pour apprendre à lire, des cours en ligne accessibles partout, des outils qui permettent d’adapter l’enseignement à chacun. Mais, soyons honnêtes, ce n’est pas la solution miracle. Les outils numériques, c’est génial pour ceux qui y ont accès, mais pour les 739 millions de jeunes et adultes analphabètes, c’est souvent une double peine : non seulement ils ne savent pas lire, mais ils n’ont pas de smartphone ou de connexion fiable. Et puis, il y a les risques : la désinformation, les atteintes à la vie privée, ou encore l’addiction aux écrans.
L’alphabétisation aujourd’hui, ce n’est plus seulement savoir lire un livre, mais aussi décoder une info sur Internet, repérer une fake news, ou comprendre un contrat en ligne. L’UNESCO pousse pour une alphabétisation numérique qui inclut la pensée critique, pour que chacun puisse naviguer dans ce monde saturé de données sans se faire avoir. Des prix, comme le Prix UNESCO-Roi Sejong ou le Prix UNESCO-Confucius, récompensent d’ailleurs des projets qui utilisent la technologie pour apprendre à lire et écrire, notamment dans des zones rurales ou pour des langues moins répandues.
L’alphabétisation : un levier pour un monde plus juste
Au final, l’on se rend compte que le combat pour l’éducation est loin d’être gagné, mais qu’il prend des formes nouvelles. Entre le multilinguisme, les millions d’adultes laissés pour compte, les défis de l’illettrisme en France et l’arrivée du numérique, les enjeux sont immenses. Pourtant, chaque pas compte : une appli qui aide un enfant à lire, un atelier pour adultes en reconversion, ou une politique qui valorise une langue locale. Ce 8 septembre, c’est un rappel que l’alphabétisation, c’est bien plus qu’un savoir, c’est un levier pour un monde plus juste.
(Temps de lecture : 6 minutes | L’illustration de notre article provient de Geralt sur le site Internet Pixabay. Si l’image vous intéresse, vous pouvez faire un don sur le site avant de la télécharger)