Jouer tous les jours : l’appel de la Journée internationale du jeu en 2025
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Rubrique Tendances & Actus
Aujourd’hui, c’est la Journée internationale du jeu, une occasion unique de remettre le jeu au cœur de l’enfance. Sous le thème « Optez pour le jeu au quotidien ! », cette deuxième édition met en lumière l’importance de jouer pour le bien-être et le développement des enfants. Alors que 71 % d’entre eux associent le jeu au bonheur et 58 % à l’amitié, des chiffres alarmants rappellent que 160 millions d’enfants travaillent au lieu de s’amuser ou d’apprendre. Pourquoi cette journée est-elle si cruciale ? Comment le jeu, bien plus qu’un simple passe-temps, façonne-t-il les jeunes esprits ? Comment le jeu aide-t-il les enfants à grandir et à s’épanouir ? On fait le point sur chiffres qui interpellent. Pour terminer le petit tour du BeMac de ce milieu de semaine, nous fêtons aussi les Barnabé.

Une journée pour remettre le jeu au centre de l’enfance
Pour la seconde fois ce 11 juin, le monde se mobilise pour la Journée internationale du jeu, une initiative lancée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2024. Ce n’est pas juste une date pour s’amuser, mais un rappel aux adultes : jouer est un droit fondamental, inscrit dans l’article 31 de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.
Pourtant, quand on regarde les chiffres, 160 millions d’enfants à travers le monde sont au travail au lieu de s’amuser ou d’aller à l’école. Pire, selon l’UNICEF, près de 400 millions d’enfants de moins de 5 ans dans le monde, soit six enfants de cette tranche d’âge sur dix, subissent des agressions psychologiques ou des châtiments physiques au sein de leur foyer. Et environ 330 millions d’entre eux sont victimes de punitions physiques.
Cette journée, c’est une piqûre de rappel pour tout le monde, pour nous dire que l’on doit faire mieux. Cette année, le thème « Optez pour le jeu au quotidien » nous pousse à réfléchir : comment faire du jeu une habitude, pas juste un moment volé entre deux obligations ? C’est une invitation à redonner aux enfants l’espace et le temps de laisser libre cours à leur imagination, que ce soit dans une cour d’école ou un coin de rue.
Des soins parentaux attentifs et axés sur le jeu procurent de la joie et permettent aux enfants de se sentir en sécurité, d’apprendre, de développer des compétences et de mieux comprendre le monde qui les entoure.
Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF
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Pourquoi le jeu rend les enfants heureux
Demander à un enfant pourquoi il aime jouer, c’est ouvrir la porte à des réponses qui font sourire. Pour 71 % d’entre eux, jouer, c’est synonyme de bonheur. Et pour 58 %, c’est le moyen de se faire des amis et de partager des moments de joie. Ces chiffres, issus d’études récentes, montrent que le jeu n’est pas qu’un passe-temps. C’est un espace où les enfants se sentent vivants, où ils rient, où ils tissent des liens. Qu’il s’agisse de courir après un ballon, de grimper sur un arbre ou d’inventer des histoires avec des copains, ces moments sont comme des bulles de liberté.
Mais voilà, les choses ne sont pas ce qu’elles devraient être : seuls 25 % des enfants jouent régulièrement dehors dans leur quartier, alors que près de 75 % des grands-parents d’aujourd’hui le faisaient plusieurs fois par semaine. Et pire, 41 % des enfants se sont déjà fait dire par un adulte, parent ou voisin, d’arrêter de jouer dehors. Cela fait réfléchir, non ? Dans un monde où les écrans et les règles prennent de plus en plus de place, il est urgent de redonner aux enfants le droit de s’amuser là où ils sont.
Le jeu, une école de la vie invisible
On pourrait penser que jouer, c’est juste s’amuser, mais c’est bien plus que ça. Quand un enfant construit une tour de blocs, court dans un jeu de poursuite ou invente un monde imaginaire, il apprend sans même s’en rendre compte. Le jeu, c’est une sorte d’école invisible où les enfants développent des compétences clés pour la vie. En jouant, ils apprennent à résoudre des problèmes, à gérer leurs émotions, à négocier avec les autres. Les experts sont formels : ces moments ludiques boostent la créativité, renforcent la confiance en soi et aident à surmonter les petits échecs du quotidien.
Prenez un jeu de rôle, par exemple : un enfant qui joue au marchand ou à l’explorateur apprend à communiquer, à écouter, à comprendre ce que l’autre ressent. Et ce n’est pas tout. Jouer ensemble, c’est aussi apprendre à respecter les différences, à éviter les conflits, à construire des ponts. Dans un monde où l’entente entre les adultes est parfois fragile, ces instants passés à s’amuser sont une leçon précieuse, presque sans qu’on s’en aperçoive.
Apprendre en s’amusant, cela marche
Le jeu, ce n’est pas seulement bon pour le moral, c’est aussi un allié de taille pour apprendre. Les enseignants le savent bien : quand on intègre des activités ludiques à l’école, les enfants s’impliquent davantage. Un puzzle pour comprendre les fractions, un jeu de mimes pour enrichir le vocabulaire, une chasse au trésor pour explorer l’histoire, ces approches rendent l’apprentissage vivant, concret. Les enfants ne se contentent pas de mémoriser, ils comprennent, ils s’amusent, ils restent curieux. Par exemple, un jeu comme le tangram, avec ses formes géométriques, aide les plus jeunes à visualiser des concepts abstraits tout en stimulant leur imagination.
À l’école primaire, une partie de « Qui est-ce ? » peut transformer une leçon de description en moment de rigolade. Et les bénéfices vont au-delà de la classe : jouer aide à ancrer les connaissances, à rendre les idées accessibles, surtout pour les enfants qui n’ont pas toujours accès à une éducation formelle. Quand on pense aux 160 millions d’enfants privés d’école ou de jeu, on se dit qu’intégrer le jeu dans l’apprentissage pourrait être une clé pour leur ouvrir des portes.
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« Optez pour le jeu au quotidien » : un appel à tous
Le thème de 2025, « Optez pour le jeu au quotidien », n’est pas seulement une jolie phrase. C’est un défi lancé à tous : familles, écoles, gouvernements, entreprises. Il nous rappelle qu’on doit faire du jeu une priorité, pas un luxe qu’on accorde quand on a le temps. Ce thème, c’est une façon de dire : « Allez, on se bouge pour les enfants ! » Les chiffres parlent d’eux-mêmes : quand 41 % des enfants se font réprimander pour avoir joué dehors, et quand seulement un quart d’entre eux a la chance de s’amuser régulièrement dans son quartier, il y a un problème. Les gouvernements peuvent agir en créant des parcs ou des aires de jeu accessibles à tous, surtout dans les zones défavorisées. Les écoles peuvent repenser leurs journées pour laisser plus de place aux activités ludiques.
Et les parents ? Parfois, il suffit de lâcher prise, de prendre dix minutes pour jouer à cache-cache ou dessiner avec ses enfants. Comme le dit France Bégin, représentante de l’UNICEF au Burundi : « Chaque moment de jeu est un investissement dans l’avenir d’un enfant. » Le 11 juin 2025, c’est l’occasion de s’en souvenir, mais l’idée, c’est de faire du jeu une habitude, tous les jours.
Un futur où le jeu retrouve sa place
Cette Journée internationale du jeu, c’est plus qu’un événement : c’est un mouvement. Elle nous pousse à repenser la place du jeu dans nos vies, dans nos villes, dans nos écoles. Le thème « Optez pour le jeu au quotidien » nous rappelle que jouer, ce n’est pas juste pour les enfants, c’est pour tout le monde. C’est un moyen de reconnecter les générations, de créer des souvenirs, de renforcer les communautés. Alors, que ce soit en organisant une chasse au trésor dans le jardin, en laissant les enfants grimper aux arbres ou en intégrant des jeux dans les salles de classe, chaque geste compte.
Le 11 juin, prenons un moment pour célébrer, mais surtout, faisons en sorte que le jeu devienne une part naturelle de chaque journée pour nos enfants. Parce qu’un enfant qui joue, c’est un enfant qui grandit, qui apprend, et qui, mine de rien, construit un monde un peu meilleur.
( Temps de lecture : 10 minutes | L’illustration de notre article provient de Trilemedia sur le site Internet Pixabay. Si l’image vous intéresse, vous pouvez faire un don sur le site avant de la télécharger )