Journée mondiale de l’Art nouveau 2025 : un éclat de couleur dans l’histoire
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Rubrique Tendances & Actus
Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale de l’Art nouveau, un événement qui met à l’honneur un mouvement artistique aussi flamboyant qu’éphémère. Cette année, le thème choisi, « La couleur », invite à plonger dans l’univers chatoyant de ce style qui a marqué la fin du XIXe et le début du XXe siècle. Mais pourquoi cette date ? Qu’est-ce qui rend ce courant si particulier ? Et comment se distingue-t-il de son successeur, l’Art déco ? Voici un voyage à travers l’histoire, les courbes et les teintes vibrantes de cet art qui continue de fasciner. Pour terminer le petit tour du BeMac de ce second jour de la semaine, nous fêtons aussi les Landry.

Pourquoi le 10 juin pour célébrer l’Art nouveau ?
La Journée mondiale de l’Art nouveau n’a pas choisi le 10 juin par hasard. Cette date rend hommage à deux figures emblématiques de ce mouvement : Antoni Gaudí, le génial architecte catalan, et Ödön Lechner, maître hongrois de ce style. Tous deux sont décédés un 10 juin, et leur disparition marque un tournant symbolique dans l’histoire de ce courant artistique. Depuis 2013, cette journée est l’occasion de célébrer leur héritage et celui de tant d’autres créateurs qui ont donné vie à des œuvres pleines de courbes et d’élégance. C’est un moment pour se rappeler que l’Art nouveau, c’est bien plus que de jolies façades : c’est une vision du monde, une volonté de rendre le quotidien plus beau. Des musées aux galeries, en passant par des visites guidées un peu partout en Europe, le 10 juin est une invitation à lever les yeux et à redécouvrir ces trésors parfois oubliés.
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Un courant artistique qui a secoué son époque
L’Art nouveau, c’est une sorte de révolution douce, née à la fin du XIXe siècle, quand le monde changeait à toute vitesse. Imaginez : l’industrialisation bat son plein, les usines poussent, mais certains artistes se disent « stop, on veut du beau, du vivant ! ». Ce mouvement, qui s’épanouit entre 1890 et 1910, tire son inspiration de la nature. Pensez aux courbes des fleurs, aux ailes des libellules, aux chevelures flottantes des femmes idéalisées dans les affiches d’Alphonse Mucha. C’était une manière de dire non à la froideur des machines et aux styles rigides du passé.
En France, on l’appelait parfois le « style nouille », un peu moqueur, mais cela montre bien ces lignes sinueuses qui semblent danser. Des architectes comme Hector Guimard, avec ses fameuses bouches de métro parisiennes, ou Victor Horta en Belgique, ont transformé des bâtiments en véritables poèmes visuels. Ce courant ne se limitait pas à l’architecture : il touchait les bijoux, les meubles, les affiches, les vitraux. Un art total, qui voulait embellir chaque recoin de la vie.
Un événement qui grandit depuis 2013
Depuis sa première édition en 2013, la Journée mondiale de l’Art nouveau s’est imposée comme un rendez-vous incontournable pour les amoureux du beau. Lancée par le Musée des arts appliqués de Budapest, en collaboration avec le magazine hongrois Szecessziós Magazin, cette initiative a vite pris de l’ampleur. L’idée ? Faire découvrir au grand public un patrimoine parfois méconnu, des façades d’immeubles aux objets du quotidien. Chaque année, des villes comme Barcelone, Bruxelles ou Nancy ouvrent des lieux emblématiques, organisent des expos, des conférences ou même des concours photo. Le Réseau Art Nouveau Network, basé à Bruxelles, et la Route européenne de l’Art nouveau, à Barcelone, jouent un rôle clé pour coordonner tout ça.
En 2025, des lieux comme le Musée des Arts décoratifs à Paris proposeront des visites spéciales, par exemple autour du Salon du bois de Georges Hoentschel, créé pour l’Exposition universelle de 1900. C’est une chance unique de plonger dans cet univers, souvent juste sous notre nez, sans qu’on y prête toujours attention.
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La ville symbole de l’Art nouveau : Bruxelles en tête, mais pas seule
Quand on parle de l’Art nouveau, une ville se détache souvent comme son emblème : Bruxelles. Pourquoi ? Parce que c’est là que ce mouvement a pris une ampleur exceptionnelle, porté par des architectes visionnaires comme Victor Horta, dont les œuvres définissent l’essence même de ce style. Mais d’autres villes, comme Barcelone ou Nancy, pourraient aussi revendiquer une place de choix.
Bruxelles, la capitale de l’Art nouveau
Bruxelles est souvent considérée comme le berceau de l’Art nouveau, et ce n’est pas pour rien. À la fin du XIXe siècle, la ville devient un laboratoire pour ce courant artistique, grâce à des figures comme Victor Horta, dont l’Hôtel Tassel (1893) est vu comme l’un des premiers chefs-d’œuvre du mouvement. Ce bâtiment, avec ses lignes sinueuses, ses ferronneries délicates et ses vitraux colorés, incarne l’esprit de l’Art nouveau : un mélange de nature et d’élégance fonctionnelle.
La ville regorge de trésors, comme la Maison Saint-Cyr de Gustave Strauven, avec sa façade spectaculaire, ou l’Hôtel Solvay, où chaque détail, des poignées de porte aux mosaïques, respire ce style. Bruxelles abrite aussi le Musée Horta, dédié à cet architecte pionnier, et organise régulièrement des circuits pour découvrir ces joyaux. Le Réseau Art Nouveau Network, basé dans la ville, renforce son statut de hub mondial pour la préservation de ce patrimoine. En 2025, pour la Journée mondiale de l’Art nouveau, Bruxelles sera sans doute au centre des festivités, avec des visites et expos mettant en lumière ses couleurs vibrantes.
Barcelone, l’éclat de Gaudí
Cela dit, Bruxelles n’a pas le monopole. Barcelone pourrait facilement revendiquer le titre de ville symbole, grâce à l’héritage d’Antoni Gaudí. Avec des œuvres comme la Casa Batlló ou la Sagrada Família, encore inachevée, Gaudí a poussé l’Art nouveau, ou Modernisme catalan, vers des sommets d’exubérance. Ses façades ondulantes, couvertes de mosaïques aux teintes éclatantes, capturent l’esprit du mouvement tout en y ajoutant une touche unique, presque onirique. La ville entière, du Parc Güell aux immeubles du quartier de l’Eixample, est un musée à ciel ouvert. Pour beaucoup, Gaudí fait de Barcelone une concurrente sérieuse, surtout quand on pense à la popularité mondiale de ses créations.
Nancy, le raffinement français
En France, Nancy se pose aussi en candidate de poids. Berceau de l’École de Nancy, menée par des artistes comme Émile Gallé et Louis Majorelle, la ville a fait de l’Art nouveau un art de vivre. La Villa Majorelle, le Musée de l’École de Nancy ou même les détails des immeubles du centre-ville montrent une approche plus intimiste, centrée sur les arts décoratifs, verrerie, mobilier, vitraux. Nancy mise sur la délicatesse et l’élégance, avec des motifs floraux et des couleurs subtiles, qui contrastent avec l’exubérance de Gaudí ou la monumentalité de Horta. La ville reste un centre clé pour les amateurs de ce style en France.
Pourquoi Bruxelles l’emporte (souvent)
Alors, pourquoi Bruxelles est-elle souvent couronnée ? C’est une question d’histoire et d’influence. L’Art nouveau y est né dans un contexte de renouveau culturel et économique, avec une bourgeoisie prête à financer des projets audacieux. Les architectes bruxellois, comme Horta ou Paul Hankar, ont codifié les principes du mouvement : des formes inspirées de la nature, des matériaux modernes comme le fer, et une volonté d’intégrer l’art dans la vie quotidienne. La concentration de bâtiments Art nouveau, bien préservés ou restaurés, et l’engagement de la ville à promouvoir ce patrimoine, via des institutions comme le Réseau Art Nouveau Network, scellent sa réputation. Cela dit, des villes comme Riga, avec ses façades ornées, ou Lisbonne, avec ses azulejos, apportent aussi leur propre saveur au mouvement.
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Art nouveau contre Art déco : une question de style
Si l’Art nouveau et l’Art déco se suivent dans le temps, ils racontent des histoires bien différentes. L’Art nouveau, c’est le règne des courbes, des motifs floraux, de l’organique. Il s’épanouit avant la Première Guerre mondiale, avec une énergie presque romantique, un amour pour la nature et l’artisanat. Mais après la guerre, l’ambiance change. Les Années folles arrivent, et avec elles, l’Art déco, qui prend le relais dans les années 1920. Ce style, lui, mise sur la géométrie, les lignes droites, la symétrie. Fini les arabesques un peu folles : place aux formes épurées, aux matériaux modernes comme le béton ou le chrome. Pensez au Chrysler Building à New York ou à la piscine Molitor à Paris.
Là où l’Art nouveau célèbre la douceur des plantes, l’Art déco glorifie la vitesse, la modernité, les machines. L’Exposition internationale des arts décoratifs de 1925 à Paris marque d’ailleurs le triomphe de ce nouveau style, qui rejette l’exubérance de son prédécesseur pour une élégance plus structurée. En gros, l’un est une ode à la nature, l’autre un hymne à l’industrialisation.
Mardi 10 juin 2025 : quand la couleur donne le ton
Cette année, pour la Journée mondiale de l’Art nouveau, le thème « La couleur » met en lumière un aspect essentiel de ce mouvement. L’Art nouveau, c’est une explosion de teintes, souvent inspirées par la nature : des verts profonds, des bleus paon, des ors éclatants. Les artistes jouaient avec les émaux, les vitraux, les céramiques pour faire vibrer leurs créations. Prenez les verreries d’Émile Gallé ou les affiches d’Alphonse Mucha : les couleurs y sont presque vivantes, elles racontent une histoire.
En 2025, ce thème invite à redécouvrir comment ces teintes donnaient du caractère aux œuvres, qu’il s’agisse d’un vase délicat ou d’une façade d’immeuble. Des événements un peu partout, de Lisbonne à Riga, mettront en avant cet aspect, avec des expos sur les techniques de coloration ou des ateliers pour comprendre comment les artisans de l’époque travaillaient la lumière et les pigments. C’est une belle façon de se rappeler que, pour les artistes de ce courant, la couleur n’était pas juste décorative : elle était une manière de faire ressentir la vie.
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Un patrimoine à préserver et à redécouvrir
L’Art nouveau, malgré son éclat, a failli sombrer dans l’oubli. Après la Première Guerre mondiale, ses formes jugées trop ornées ont été éclipsées par la sobriété de l’Art déco et du modernisme. Dans les années 1920, on a même démoli certaines œuvres, comme des stations de métro parisiennes signées Guimard. Heureusement, à partir des années 1960, un regain d’intérêt a permis de sauver ce patrimoine. Des expos, comme celle d’Alphonse Mucha au Victoria and Albert Museum en 1963, ont ravivé la flamme.
Aujourd’hui, des villes comme Barcelone ou Bruxelles, avec leurs bâtiments classés par l’UNESCO, sont des témoignages vivants de cet art. La Journée mondiale de l’Art nouveau, c’est aussi un appel à protéger ces trésors, souvent fragiles face au temps ou à l’urbanisation. Alors, ce 10 juin, pourquoi ne pas partir à la chasse aux détails, une mosaïque, un vitrail, une ferronnerie, dans votre ville ? Vous pourriez être surpris par ce que vous trouverez.
( Temps de lecture : 12 minutes | L’illustration de notre article provient de Pcsfish sur le site Internet Pixabay. Si l’image vous intéresse, vous pouvez faire un don sur le site avant de la télécharger )