x

ChatGPT est-il à l’origine des tarifs douaniers de Trump ?

Publié le et mis à jour le
 
Et si les nouveaux tarifs douaniers annoncés par l’administration Trump en fin de semaine trouvaient leur source dans une intelligence artificielle ? Une hypothèse circule sur internet : la méthode utilisée pour taxer les importations rappelle de manière étrange les réponses générées par ChatGPT face à des questions simples sur le commerce. Simple coïncidence ou signe d’une influence plus profonde ? Entre les débats sur les réseaux sociaux, les interrogations des économistes et les secousses sur les marchés, nous avons cherché à démêler cette affaire où se croisent politique, technologie et suppositions.
Prompt sur ChatGPT pour la protection du commerce US
Prompt sur ChatGPT pour la protection du commerce US

Une politique tarifaire qui bouscule l’économie mondiale


En fin de semaine, l’administration Trump a dévoilé une mesure décriée : une hausse du tarif de base de 10 % sur toutes les importations vers les États-Unis, avec des taux plus élevés selon les pays, comme la Chine avec 34 %, le Japon 24 % ou l’Union européenne avec 20 % de surtaxe. Dès que la mesure a été rendue publique, les marchés financiers ont été secoués : les cours ont chuté à Wall Street en quelques heures, et d’autres places mondiales ont emboîté le pas. L’intention de l’administration Trump est de remettre d’aplomb un commerce extérieur qui, depuis des années, joue en défaveur des États-Unis. Mais ce qui a intrigué, c’est la façon dont ces tarifs semblent avoir été pensés, comme s’ils sortaient tout droit d’une suggestion d’intelligence artificielle.

Publicité


L’économiste James Surowiecki, a été parmi les premiers à attirer l’attention sur ce point via un message sur X. Il a suggéré que les taux semblaient découler d’un calcul élémentaire : diviser le déficit commercial d’un pays avec les États-Unis par la valeur de ses exportations vers ce dernier. Parfois, ce résultat est ajusté ou réduit de moitié, mais la logique reste cohérente avec les chiffres annoncés. Cette observation a conduit à une interrogation immédiate : une approche aussi directe pourrait-elle vraiment guider une politique d’une telle envergure ?

Une ressemblance troublante avec les réponses de ChatGPT


C’est à ce moment que sur les réseaux sociaux, des utilisateurs ont soumis des questions similaires à des IA comme ChatGPT, en demandant par exemple : « Comment concevoir des tarifs pour rééquilibrer le commerce, avec un seuil minimal de 10 % ? » Les réponses obtenues se sont révélées étonnamment proches de la formule utilisée par l’administration Trump. ChatGPT, par exemple, propose souvent de calculer un taux proportionnel au déficit commercial rapporté aux importations, tout en fixant une base à 10 %. Il précise toutefois que cette méthode omet des facteurs complexes, comme les risques de tensions commerciales ou les interdépendances économiques.

Cette similitude a rapidement suscité des réactions. Sur internet, certains ont suggéré, non sans ironie, que la Maison-Blanche aurait pu s’inspirer directement d’une telle réponse. « La politique tarifaire semble tout droit sortie d’un algorithme », a commenté un utilisateur. Des voix plus connues, comme celle du streamer Destiny, ont également alimenté le débat en imaginant un scénario où un conseiller aurait utilisé une IA pour produire une solution rapide. Si ces remarques prêtent à sourire, elles soulèvent une question sérieuse : cette ressemblance est-elle fortuite ou révélatrice d’un processus plus inhabituel ?

Une méthode de calcul simple, beaucoup trop simple ?


En réalité, la formule qui semble sous-tendre les tarifs de Trump n’a rien de particulièrement sophistiqué.La méthode employée s’appuie sur des données facilement accessibles, telles que le déficit commercial ou le volume des importations, et repose sur un calcul simplifié, sans besoin d’outils sophistiqués ni d’intelligence artificielle. Une approche qui, par sa logique directe, n’est pas sans rappeler le style de certaines réponses générées par les IA.

Mais cette simplicité, qui peut séduire par son apparente efficacité, est aussi ce que pointent du doigt de nombreux économistes. Selon eux, une telle méthode laisse de côté des aspects cruciaux, comme les barrières commerciales réellement en vigueur chez les partenaires étrangers, ou encore le poids du commerce des services – un secteur dans lequel les États-Unis affichent régulièrement un excédent.

D’ailleurs, des territoires sans réelle activité commerciale se retrouvent visés par des taux jugés disproportionnés, conséquence d’une formule qui ne tient pas compte des réalités locales. Face aux critiques, l’administration Trump a tenté de justifier son approche en publiant une note explicative officielle, cherchant à couper court aux accusations de traitement simpliste.

Publicité

Intelligence artificielle : coïncidence ou influence réelle ?


Peut-on alors imaginer que l’équipe Trump ait effectivement utilisé une IA de type ChatGPT pour élaborer cette politique commerciale ? À ce jour, aucune preuve concrète — document interne ou témoignage — ne vient étayer cette idée. La question reste ouverte, d’autant que l’administration Trump avait déjà exprimé son intérêt pour l’intégration de l’intelligence artificielle dans les processus décisionnels de l’État. Dans ce contexte, envisager qu’un outil tel que ChatGPT ait pu être consulté n’a rien d’absurde, surtout de la part d’un président souvent enclin à privilégier des solutions rapides et percutantes.

Mais la ressemblance pourrait tout aussi bien relever d’une simple coïncidence. La méthode adoptée par la Maison-Blanche pourrait très bien être le fruit d’un raisonnement humain, fondé sur une logique aussi directe et épurée que celle d’une intelligence artificielle, sans qu’aucune machine n’ait été impliquée. ChatGPT, après tout, produit des réponses fondées sur des schémas simples lorsqu’on lui pose des questions vagues, sans lui apporter plus de précision pour la rédaction de sa réponse. Quelle que soit l’origine, le parallèle intrigue et alimente les discussions, tant parmi les observateurs que sur les plateformes en ligne.

Quelles perspectives pour l’avenir ?


Une chose est certaine : que cette politique soit née d’une idée humaine ou d’un calcul algorithmique, ses effets se font déjà sentir. Les marchés financiers, déstabilisés, ont réagi par des baisses marquées, tandis que les entreprises s’inquiètent des hausses de coûts à venir. Les partenaires commerciaux des États-Unis, de la Chine à l’Union européenne, envisagent des mesures de rétorsion qui pourraient aggraver les tensions. Pendant ce temps, sur internet, les débats oscillent entre sérieux et dérision, certains suggérant avec humour que « si une IA est aux commandes, autant lui confier d’autres dossiers et pourquoi pas la présidence des États-Unis ».

À ce jour, le mystère demeure. Peut-être apprendra-t-on un jour si une intelligence artificielle a réellement pesé dans cette décision. En attendant, les droits de douane imposés par Trump, avec leur logique simplifiée à l’extrême, continuent de susciter le débat. Ils illustrent à quel point, dans un monde où technologie et politique se croisent de plus en plus, la ligne entre réflexion humaine et influence numérique peut devenir floue. Reste à savoir quel impact cette approche aura sur l’économie mondiale dans les mois à venir.
 
chabot thierry
chabot thierry
Passionné par les ordinateurs depuis son premier PC-1512, il est l'auteur principal des articles concernant Internet, les OS et les moteurs de recherches. Il répond souvent sur les forums avec le pseudonyme Cthierry pour proposer des solutions.

Vous avez aimé cet article ? Commentez-le et partagez-le !
 
 
 
Les commentaires sont la propriété de leur auteur. Nous ne sommes pas responsables de leurs contenus.