Journée mondiale sans papier : pourquoi la dématérialisation s’accélère ?

Publié le jeudi 06 novembre 2025 08h44
Ce jeudi 6 novembre, nous célébrons la Journée mondiale sans papier, également connue sous le nom de « World Paper Free Day ». Les entreprises et les organisations du monde entier profitent de cette journée pour promouvoir des pratiques de bureau sans papier et encourager les employés et les clients à opter pour des solutions électroniques, dans un monde où la déforestation ne cesse de s’aggraver. C’est aussi l’occasion de sensibiliser le grand public aux avantages de la transition vers des méthodes de travail plus durables et numériques. Pour terminer le petit tour du BeMac de ce milieu de semaine, nous fêtons aussi les Bertille.
Des piles de journaux et prospectus (Crédit : Congerdesign )

D’où vient cette idée folle d’une Journée mondiale sans papiers ?


Beaucoup de gens pensent que ces « Journées mondiales » sont des inventions récentes, sorties de nulle part, mais celle-ci a une histoire assez claire. La Journée mondiale sans papier, ou « World Paper Free Day » pour ceux qui préfèrent le nom original, n’est pas là juste pour le fun. C’est un coup de semonce, lancé pour la première fois en 2010. Derrière, on trouve l’AIIM, l’Association for Information and Image Management, un organisme qui s’y connaît vraiment en gestion de documents. Le but, il était simple : forcer tout le monde à prendre conscience de l’impact réel de la tonne de papier qu’on utilise chaque jour, que ce soit au boulot ou à la maison.

Parce que oui, derrière chaque feuille, il n’y a pas juste de la cellulose ; il y a aussi une sacrée quantité d’énergie dépensée, d’eau consommée et, soyons honnêtes, de pollution liée aux produits chimiques. C’est donc devenu un rendez-vous annuel, le premier jeudi de novembre, pour nous rappeler qu’il faut absolument privilégier les solutions numériques. En fin de compte, cette journée, elle ne célèbre pas l’absence du papier, mais plutôt le bon sens et la transition vers une ère dans laquelle l’information circule mieux, sans passer par la case arbre coupé.

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Le plan d’attaque pour mettre le holà au gâchis


Alors, comment on s’y prend concrètement, chacun à son niveau, pour faire baisser cette consommation ? C’est le genre de défi où les petits gestes ont un effet d’entraînement démentiel. Le plus évident, mais on l’oublie toujours : l’impression n’est pas une obligation. Combien de fois a-t-on imprimé un e-mail ou un compte-rendu qu’on n’a fait que survoler ? Il faut vraiment que ce soit le réflexe ultime. Quand on ne peut pas y échapper, on sort la panoplie des bonnes pratiques : l’incontournable recto verso, bien sûr, mais aussi regrouper plusieurs pages sur une seule feuille pour les brouillons.

Ensuite, il y a la bataille contre le courrier publicitaire. Nos boîtes aux lettres débordent. Ces catalogues, prospectus... ça représente des centaines de milliers de tonnes chaque année. Un simple autocollant « Stop Pub » apposé sur la fente, et on coupe le robinet de ce gaspillage absurde sans rien changer à sa vie. Dans les entreprises, il y a de grosses marges de progression. On pourrait vraiment se concentrer sur quelques piliers fondamentaux :

La dématérialisation : privilégier le stockage sur serveur ou dans le cloud plutôt que dans des armoires.
La signature numérique : c’est légal, rapide, et ça fait gagner un temps fou tout en économisant l’encre et le papier.
Les outils collaboratifs : travailler à plusieurs sur le même document en ligne sans multiplier les versions imprimées.

Ces mesures ne sont pas compliquées à mettre en place. Elles demandent juste un peu de rigueur au début, et très vite, ça devient une seconde nature. Et puis, franchement, ne plus avoir à chercher un document perdu au fond d’une pile, ça n’a pas de prix.

L’épisode final pour les prospectus de supermarché


C’est sans doute la révolution la plus visible qui se joue sous nos yeux en ce moment. Depuis des décennies, le catalogue papier du supermarché est un rituel immuable. On le feuillette, on entoure les promos au stylo... Mais ce temps-là touche à sa fin, de façon assez brutale, même.

Ce revirement s’explique par une triple pression, et l’écologie n’est que la pointe de l’iceberg. D’abord, il y a le facteur législatif ; la loi AGEC en France a déjà donné le ton en supprimant l’impression automatique des tickets de caisse. Mais surtout, le test du dispositif « Oui Pub » dans certaines zones a montré que les mentalités étaient prêtes à basculer : on ne veut plus de pub, sauf si on la réclame expressément.

Le 10 février 2020 était votée la « loi anti-gaspillage pour une économie circulaire », avec l’ambition d’accélérer le changement de modèle de production et de consommation afin de réduire les déchets et préserver les ressources naturelles, la biodiversité et le climat. La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) propose de nombreuses mesures pour engager la transition vers une économie circulaire dans le quotidien des français, des entreprises, des restaurateurs, des administrations publiques et de tous les acteurs du secteur des déchets.
Écologie.gouv.fr


Ce qui accélère les choses, c’est clairement l’aspect économique. Le prix du papier a explosé ces dernières années, passant de quelques centaines d’euros la tonne à des sommets inédits. Pour des entreprises qui distribuent des millions de catalogues chaque semaine, l’économie réalisée en passant au tout numérique est colossale.

La grande distribution s’est donc lancée dans une migration massive vers le digital. Les applications mobiles, les newsletters personnalisées, les sites internet... c’est là que ça se passe maintenant. Certes, il y a un impact environnemental du numérique aussi, n’ayons pas peur de le dire, mais selon plusieurs études, l’impact carbone de la consultation en ligne est largement inférieur à celui du catalogue physique, de l’impression à la distribution. C’est un changement de paradigme qui bouscule les habitudes, c’est vrai, mais on peut y voir un beau symbole : même les mastodontes de la consommation abandonnent leurs vieux réflexes papier pour des solutions plus en phase avec le XXIe siècle. Le catalogue papier ? Dans quelques mois, il ne sera plus qu’un lointain souvenir.

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Le futur, ce n’est pas que le bureau, mais l’enjeu de la transition globale


En fin de compte, l’objectif du zéro papier va bien au-delà de la simple suppression du catalogue de supermarché ou de l’adoption de la signature électronique en entreprise. C’est une lame de fond qui transforme tous les aspects de notre quotidien. Regardez les modes d’emploi de nos appareils : des livrets épais, souvent glissés dans l’emballage, qui proposent quinze fois les mêmes instructions dans quinze langues différentes, dont on ne se servira qu’une seule fois, si ce n’est jamais. Qui d’entre nous n’a pas pesté en déballant son imprimante achetée en grande surface, en cherchant où se trouve la traduction en français dans les 3 ou 4 modes d’emplois présents dans l’emballage.

Et pourtant, la loi européenne a déjà ouvert la voie en permettant aux fabricants de privilégier la version numérique, accessible en ligne. C’est un gisement d’économies de papier absolument colossal qui est en train de se débloquer, même s’il faut toujours garantir que les informations de sécurité essentielles restent disponibles au format physique pour tout le monde. L’avenir, c’est bien la disparition progressive de ces paquets de feuilles agrafés, remplacés par des QR codes malins qui nous renvoient vers un tutoriel vidéo ou une notice interactive.

Reste l’ultime défi de cette transition numérique : veiller à ce que personne ne soit laissé au bord du chemin. Car si le papier gaspille des ressources, le numérique, lui, crée potentiellement une fracture pour ceux qui n’ont pas l’accès ou la maîtrise de ces outils. Le vrai pari n’est donc pas d’atteindre zéro papier à tout prix, mais d’y arriver en garantissant un accès à l’information qui soit à la fois durable, efficace et vraiment inclusif pour tous les citoyens. C’est la dernière grande marche à franchir pour transformer cette journée mondiale en une réalité quotidienne, bien au-delà du simple coup de projecteur annuel.

( Temps de lecture : 5 minutes | L’illustration de notre article provient de Congerdesign sur le site Internet Pixabay. Si l’image vous intéresse, vous pouvez faire un don sur le site avant de la télécharger )
 
chabot thierry
Passionné par les ordinateurs depuis son premier PC-1512, il est l'auteur principal des articles concernant Internet, les OS et les moteurs de recherches. Il répond souvent sur les forums avec le pseudonyme Cthierry pour proposer des solutions.

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