Pourquoi les mangroves méritent toute notre attention ce samedi 26 juillet ?
Publié le samedi 26 juillet 2025 08h57
Aujourd’hui, c’est la Journée internationale pour la conservation de l’écosystème de la mangrove, l’« International Day for the Conservation of the Mangrove Ecosystem» dans sa version originale. Ces forêts uniques, nichées entre terre et mer, sont bien plus que des paysages pittoresques. Elles protègent nos côtes, nourrissent des communautés entières et abritent une biodiversité exceptionnelle. Pourtant, elles disparaissent à une vitesse alarmante. Pourquoi leur préservation est-elle si cruciale ? Pour terminer le petit tour du BeMac de ce début de week-end, nous fêtons aussi les Anne.
Mangrove à Kampong Plu au Cambodge (Crédit : Koachphillips)
La mangrove : un écosystème rare et précieux
Les mangroves, ces forêts qui poussent les pieds dans l’eau salée, sont des merveilles de la nature. Présentes dans 123 pays, elles ne représentent qu’une infime partie des forêts mondiales, à peine 0,4 % du total. On les trouve surtout dans les zones tropicales et subtropicales, là où la mer rencontre la terre, dans un équilibre fragile. Ces écosystèmes, à mi-chemin entre deux mondes, abritent une vie foisonnante. Poissons, crustacés, oiseaux, et même des kangourous dans certaines régions, y trouvent refuge. Les abeilles, elles, viennent butiner leur nectar. Mais ce n’est pas tout : ces zones humides boisées jouent un rôle clé pour les humains, bien au-delà de leur beauté sauvage. Elles sont un rempart naturel contre les tempêtes, l’érosion, et elles stockent le carbone comme peu d’autres écosystèmes savent le faire.
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Une disparition silencieuse mais alarmante
On pourrait croire que les mangroves, si robustes face aux marées et aux vents, sont indestructibles. Pourtant, elles s’effacent à une vitesse inquiétante. En quarante ans, la moitié de leur superficie mondiale a disparu. Les chiffres donnent le vertige : elles déclinent trois à cinq fois plus vite que les forêts en général. Les causes ? Déforestation, urbanisation, pollution, et l’essor de l’aquaculture, comme les fermes de crevettes, qui grignotent ces espaces. Chaque arbre arraché, c’est un bout de protection côtière en moins, un habitat perdu pour des espèces, et un coup dur pour les communautés qui dépendent d’elles. Cette perte n’est pas qu’un problème écologique : elle touche aussi l’économie et la vie quotidienne de millions de personnes. Quand une mangrove s’éteint, c’est tout un équilibre qui s’effondre, et ça, on ne peut pas se permettre de l’ignorer.
Un bouclier pour les côtes et les communautés
Imaginez une tempête qui s’abat sur une côte. Sans mangrove, les vagues déferlent sans retenue, emportant terres et maisons. Avec elles, c’est une autre histoire. Ces forêts agissent comme un bouclier naturel, absorbant l’énergie des vagues et stabilisant les sols. Elles protègent des villages entiers contre l’érosion et les catastrophes climatiques, qui, on le sait, deviennent plus fréquentes. Mais leur rôle ne s’arrête pas là. Pour beaucoup de communautés côtières, elles sont une source de nourriture. Les poissons et crustacés qui y pullulent sont essentiels à la sécurité alimentaire. Sans parler des ressources comme le bois ou le miel, qui font vivre des familles. Préserver ces écosystèmes, c’est donc aussi préserver des modes de vie, des traditions, et parfois la survie même de populations entières.
Un puits de carbone sous-estimé
Parlons un instant du climat. Les mangroves ne se contentent pas de protéger les côtes ou de nourrir les communautés. Elles sont aussi des championnes de la capture du carbone. Leurs sols gorgés d’eau piègent le CO2 de manière incroyablement efficace, bien plus que de nombreuses forêts terrestres. En gros, elles aident à ralentir le réchauffement climatique, et pas qu’un peu ! Mais quand on les détruit, ce carbone stocké retourne dans l’atmosphère, aggravant le problème. C’est un cercle vicieux. Protéger ces zones, c’est donc aussi un geste concret pour la planète. Et franchement, à une époque où chaque action compte face au changement climatique, on aurait tort de ne pas miser sur elles.
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Une journée pour réveiller les consciences
C’est pour toutes ces raisons que l’UNESCO a créé, en 2015, la Journée internationale pour la conservation de l’écosystème de la mangrove. L’idée ? Faire prendre conscience de leur importance et pousser à l’action. Parce que, soyons honnêtes, on ne parle pas assez de ces forêts un peu à part. Cette journée, célébrée chaque 26 juillet, est une occasion de rappeler qu’elles ne sont pas juste un décor exotique. Elles sont vitales. L’UNESCO ne se contente pas de sensibiliser : elle soutient des projets concrets, comme la gestion durable des mangroves ou leur restauration. Des initiatives qui montrent qu’on peut inverser la tendance, à condition de s’y mettre tous ensemble. Des solutions qui viennent du terrain
L’UNESCO soutient de développement des connaissances et de politiques durables pour protéger, gérer ou restaurer les écosystèmes de carbone bleu (mangroves, herbiers marins et marécages / marais salants) pour faire face au changement climatique. Grâce au projet MangRes (2022-2025), l’UNESCO aide les communautés à restaurer et à conserver les mangroves dans les réserves de biosphère d’Amérique latine et des Caraïbes.. UNESCO
Des initiatives ancrées dans le réel
L’UNESCO propose une démarche originale avec ses réserves de biosphère, des espaces où la protection de la nature va de pair avec le bien-être des populations locales. Dans ces lieux, des experts collaborent étroitement avec les habitants pour imaginer des solutions adaptées. L’objectif ? Sauvegarder les mangroves tout en soutenant les économies côtières. Prenons un exemple : remettre des arbres en terre peut sembler simple, mais cela nécessite une vraie écoute des besoins des communautés. Ces efforts, souvent peu onéreux, rapportent gros. Les pêcheurs retrouvent des eaux poissonneuses, les côtes résistent mieux aux tempêtes, et la vie reprend ses droits dans l’écosystème. Ces projets montrent que préserver ces forêts n’a rien d’un rêve hors de portée : c’est du concret qui change la donne sur le terrain.
Un élan commun pour sauver les mangroves
Et maintenant, on fait quoi ? La Journée internationale pour la conservation des mangroves, célébrée chaque 26 juillet, sonne comme un avertissement, mais aussi comme un appel à se retrousser les manches. Chacun peut contribuer, même à petite échelle. On peut s’informer sur les actions de restauration, relayer l’importance de ces écosystèmes autour de soi ou soutenir des projets locaux. Les décideurs, les associations, les communautés côtières et même les citoyens ordinaires ont tous un rôle à jouer. Ces forêts uniques, qui nous protègent des tempêtes, nourrissent des populations et luttent contre le réchauffement climatique, ne demandent qu’à être préservées. Laisser leur disparition se poursuivre serait une erreur qu’on pourrait regretter longtemps. Cette journée nous le rappelle : leur avenir, c’est entre nos mains. Alors, pourquoi ne pas agir dès aujourd’hui ?
( Temps de lecture : 6 minutes | L’illustration de notre article provient de Koachphillips sur le site Internet Pixabay. Si l’image vous intéresse, vous pouvez faire un don sur le site avant de la télécharger )
chabot thierry
Passionné par les ordinateurs depuis son premier PC-1512, il est l'auteur principal des articles concernant Internet, les OS et les moteurs de recherches. Il répond souvent sur les forums avec le pseudonyme Cthierry pour proposer des solutions.