Élections fédérales canadiennes : le Canada face aux défis américains
Publié le lundi 28 avril 2025 08h14
Le Canada est à l’honneur de la page d’accueil du moteur de recherche Google, même si cela n’est pas visible pour tous les internautes. Ce lundi 28 avril, le logo par défaut a une nouvelle fois été remplacé par un Doodle intitulé « Élections fédérales canadiennes de 2025 », « Canada Federal Elections 2025 » dans sa version originale. Des élections qui ont lieu aujourd’hui de manière anticipée, pour élire les 343 députés de la 45e législature de la Chambre des communes. La campagne électorale, déclenchée le 23 mars 2025 par le Premier ministre Mark Carney, a été marquée par des tensions importantes avec les États-Unis, qualifiés de « voisin envahissant ».
Élections fédérales canadiennes de 2025 avec un Doodle sur Google
Un scrutin sous haute tension
Ce lundi 28 avril, les Canadiens se rendent aux urnes pour élire les 343 députés de la 45e législature de la Chambre des communes. Ce scrutin, déclenché de manière anticipée par le Premier ministre Mark Carney, survient dans un climat politique tendu. Après la démission de Justin Trudeau en janvier 2025, sous la pression de son parti et suite à des dissensions internes, Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada, a pris les rênes des Libéraux.
« Ces élections sont un tournant pour notre avenir », a déclaré Carney lors de la dissolution du Parlement, soulignant l’urgence de répondre aux défis économiques et géopolitiques. La campagne, qui a débuté le 23 mars, a révélé une polarisation croissante, exacerbée par les relations complexes avec les États-Unis. Les électeurs, confrontés à des préoccupations comme le coût de la vie et la protection de l’identité nationale, doivent choisir entre les visions des Libéraux, des Conservateurs de Pierre Poilievre, du NPD de Jagmeet Singh, du Bloc Québécois et des Verts.
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Les États-Unis : ce voisin encombrant
Les relations avec les USA ont dominé les débats de cette campagne. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les tensions économiques ont atteint un niveau jamais atteint. L’administration Trump a imposé des droits de douane de 25 % sur plusieurs produits canadiens, provoquant une riposte immédiate d’Ottawa avec des contre-tarifs. « Nous ne pouvons pas laisser notre économie être à la merci d’un voisin imprévisible », a martelé Carney, prônant une diversification des partenaires commerciaux.
Cette guerre commerciale menace des secteurs clés comme l’automobile et l’énergie, qui dépendent fortement des exportations vers les États-Unis. Par ailleurs, les déclarations de Trump sur une possible intégration du Canada comme « 51e État » ont ravivé les craintes pour la souveraineté. Les partis, à l’unisson, rejettent cette idée, mais les approches divergent : les Libéraux et le NPD misent sur des investissements dans l’énergie verte pour réduire la dépendance, tandis que les Conservateurs critiquent la gestion économique passée et prônent des baisses d’impôts.
Un Doodle sur Google pour mobiliser les électeurs
À l’occasion de ce scrutin, Google a publié un Doodle sur sa page d’accueil canadienne. L’illustration, sobre, montre une urne électorale ornée d’une feuille d’érable, symbole fort de l’identité canadienne. En cliquant dessus, les utilisateurs accèdent à des informations pratiques sur le vote, comme la localisation des bureaux de vote via Élections Canada.
Souveraineté et identité à l’épreuve
Au-delà des enjeux économiques, ce scrutin met en lumière des questions d’identité et de souveraineté. Les propos provocateurs de Trump ont ravivé un sentiment d’unité chez les Canadiens, 80 % d’entre eux s’opposant à toute forme d’intégration avec les États-Unis, selon un sondage de janvier dernier. Au Québec, le Bloc Québécois capitalise sur cette dynamique avec son slogan « Je choisis le Québec », qui résonne dans les débats sur la langue française et l’autonomie culturelle. « Nous devons protéger ce qui nous définit », a affirmé Yves-François Blanchet, chef du Bloc, lors d’un rassemblement à Montréal. Cette rhétorique trouve un écho national, alors que les Canadiens s’interrogent sur leur place dans un monde où leur puissant voisin semble prêt à redessiner les frontières économiques et politiques. Les partis rivalisent de propositions pour renforcer l’indépendance, qu’il s’agisse d’investir dans les technologies propres ou de diversifier les alliances internationales.
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Les défis internes en toile de fond
Si les relations avec les États-Unis occupent le devant de la scène, les préoccupations domestiques ne sont pas en reste. Le coût de la vie, avec une hausse des loyers de 54 % en une décennie, préoccupe les électeurs, notamment les jeunes. Les Libéraux promettent de construire 100 000 logements abordables en dix ans, tandis que le NPD ambitionne d’en créer 500 000. La transition énergétique, dans un pays encore dépendant des combustibles fossiles, divise également.
Les Conservateurs critiquent la taxe carbone, tandis que les Libéraux et le NPD plaident pour des investissements massifs dans l’énergie verte. « Ces enjeux ne sont pas isolés ; ils sont liés à notre capacité à nous affranchir des pressions extérieures », analyse Marie Dubois, économiste à l’Université de Colombie-Britannique. L’immigration, un autre sujet sensible, est abordée avec prudence, les partis cherchant à équilibrer accueil et sécurité frontalière face à un voisin de plus en plus protectionniste.
Un vote pour l’avenir
À l’heure du vote, le Canada se trouve à un carrefour. Le choix des électeurs déterminera non seulement la composition du prochain gouvernement, mais aussi la manière dont le pays affrontera les défis posés par son voisin. Mark Carney, fort de son expérience internationale, semble avoir regagné du terrain face à Pierre Poilievre, dont le style parfois comparé à celui de Trump a divisé. Ce scrutin est une chance de montrer que nous sommes maîtres de notre destin », a conclu Carney dans son dernier discours de campagne.
chabot thierry
Passionné par les ordinateurs depuis son premier PC-1512, il est l'auteur principal des articles concernant Internet, les OS et les moteurs de recherches. Il répond souvent sur les forums avec le pseudonyme Cthierry pour proposer des solutions.