
Jour des Morts 2025 : entre « Día de los Muertos » et Toussaint, deux mondes pour honorer les défunts
Date 01-11-2025 08:50:00 | Sujet : Explorer le Web
| Le jour des Morts est à l’honneur de la page d’accueil du moteur de recherche Google. Ce samedi 1er novembre, le logo par défaut a une nouvelle fois été remplacé par un Doodle en image intitulé « Jour des Morts 2025 ». En ce jour de Toussaint, Google nous propose de fêter le « Día de los Muertos » au Canada, Mexique, France, Japon, Australie et Nouvelle-Zélande. Célébrée du 1er au 2 novembre, cette tradition ancestrale veut que la frontière entre les vivants et les esprits s’amincisse, offrant aux familles l'occasion unique d'honorer leurs proches disparus et de les accueillir symboliquement. Chaque année, on croit que pendant cette période, la frontière entre le monde des esprits et celui des vivants s’amincit, permettant ainsi aux âmes des défunts de revenir auprès de leur famille.
Le Jour des Morts 2025, un Doodle pour l'éternel retour Ce samedi 1er novembre 2025, le géant technologique Google a troqué son logo habituel contre un Doodle vibrant, intitulé « Jour des Morts 2025 ». Cette initiative n'est pas nouvelle, mais elle souligne l'intérêt croissant pour le « Día de los Muertos », célébré du 1er au 2 novembre. En proposant cette image festive dans plusieurs pays comme le Canada, le Japon, le Mexique, l'Australie, la Nouvelle-Zélande ou la France, Google invite les internautes à une immersion culturelle. Il met en lumière une croyance ancienne : pendant ces deux jours, la barrière entre le monde des esprits et celui des vivants s'amincit, permettant aux âmes des défunts de revenir auprès de leurs proches. Cette célébration, principalement associée au Mexique et à certaines régions d'Amérique latine, est un hommage joyeux et coloré qui rend hommage aux disparus.
« Día de los Muertos », une joie en mémoire des défunts Au Mexique, le « Día de los Muertos » est une tradition qui a des racines profondes, remontant à plus de 3 000 ans, notamment dans les civilisations mésoaméricaines précolombiennes comme les Aztèques. Loin des commémorations empreintes de tristesse souvent associées au continent européen, cet événement est une véritable fête. Les familles s'y rassemblent pour inviter les esprits de leurs proches à revenir partager un moment parmi eux. C'est un dialogue entre la vie et la mort, où la mémoire des êtres chers s'entrelace avec un esprit de célébration et de retrouvailles. Ce rituel exprime une volonté de renouer le lien, de garder vivante l'histoire de ceux qui ont quitté le monde matériel.
Les « ofrendas », des autels pour guider et accueillir les esprits Au cœur de cette commémoration se trouvent les « ofrendas », des autels domestiques que les familles mexicaines érigent avec soin. Chaque élément qui compose cet autel a une symbolique précise. Les photographies rappellent le visage des défunts, tandis que les objets personnels évoquent leurs goûts et leur personnalité. Les bougies éclairent le chemin des esprits. Surtout, les pétales de fleurs de souci, le « cempasúchil » avec sa couleur éclatante, sont disposés pour servir de guide aux âmes afin qu'elles retrouvent le chemin de la maison familiale. Ces autels sont également garnis d'offrandes, comme les mets préférés des disparus, de l'encens et des sucreries, dans le but de rappeler aux esprits la chaleur du foyer. L'« ofrenda » se transforme alors en un espace sacré, accueillant et haut en couleur.
Le symbolisme festif du Jour des Morts mexicain Le « Día de los Muertos » se distingue par ses éléments visuels emblématiques qui célèbrent la continuité de la vie et l'éternité de l'âme, loin de toute morbidité. On y retrouve des crânes colorés, des figures squelettiques et des motifs floraux. Deux symboles traditionnels sont souvent mis à l'honneur : le « tlalchichi » et le « xoloitzcuintli », ce dernier étant un chien emblématique associé à la mythologie aztèque, considéré comme le guide des âmes dans l'au-delà. Ces figures, souvent peintes de couleurs vives, expriment une volonté de sublimer la mort en un moment de reconnaissance pour la vie passée.
Le syncrétisme culturel et religieux du 1er et 2 novembre Le choix des dates du 1er et du 2 novembre pour le « Día de los Muertos » n'est pas le fruit du hasard. Elles coïncident avec la Toussaint et la Commémoration des fidèles défunts, deux journées fondamentales du calendrier chrétien. Cette coïncidence témoigne de la rencontre historique entre les cultures autochtones mésoaméricaines et les traditions religieuses importées par les missionnaires européens. De ce syncrétisme est née une fête singulière où la culture mexicaine et la tradition chrétienne se sont enrichies mutuellement. Cela a transformé la perception de la mort en un événement familial et festif, qui réunit les vivants et les morts.
La Toussaint en France, entre recueillement et chrysanthèmes En France, le 1er novembre est le jour de la Toussaint, fête catholique dédiée à l'ensemble des saints reconnus ou anonymes. Bien que la Commémoration des fidèles défunts soit fixée au 2 novembre, c'est bien la Toussaint qui est un jour férié et qui est massivement choisie par les familles pour se recueillir. Le rituel est plus sobre qu'au Mexique. Il est marqué par la visite des cimetières et l'entretien des sépultures. Ce moment de mémoire collective est avant tout un temps de silence et de respect.
La tradition française des fleurs sur les tombes Le geste le plus emblématique de la Toussaint en France est sans aucun doute le fleurissement des tombes. Pour cela, le chrysanthème est la fleur incontournable. Ses qualités de floraison tardive, sa résistance au froid et ses couleurs vives et éclatantes (jaunes, oranges, rouges) lui permettent d'incarner la lumière qui persiste au cœur de la saison sombre. Elle symbolise la pérennité du souvenir et du lien familial. Les Français se rendent au cimetière pour y déposer pots de chrysanthèmes, bougies et lanternes, transformant les sépultures en lieux de beauté et de mémoire éclairée. C'est une manière d'offrir un hommage vivant et délicat, un dernier dialogue silencieux avec ceux qui ne sont plus là. Les familles profitent également de ces vacances pour se réunir, perpétuant ainsi le lien entre les générations, même si l'ambiance y est plus solennelle qu'au Mexique.
Le rôle des vacances et les traditions culinaires La période de la Toussaint est par ailleurs associée en France aux vacances scolaires. Autrefois surnommées les « vacances patates » car elles coïncidaient avec la récolte de ce tubercule, elles sont devenues un moment privilégié pour les retrouvailles familiales. Si la fête d'Halloween a connu un certain engouement, elle reste discrète face à la force de la tradition du recueillement du 1er novembre. Sur le plan culinaire, certaines traditions régionales subsistent, bien que moins visibles que les « ofrendas » mexicaines. On peut citer les « niflettes », une petite tartelette pâtissière de la ville de Provins, ou la consommation de la poire et du coing, fruits de saison, qui apportent une note de douceur à cette période de l'année.
Le lien éternel entre les cultures Qu'il soit vécu dans la joie et la couleur du « Día de los Muertos » ou dans le recueillement fleuri de la Toussaint, ce début novembre témoigne d'un besoin universel : honorer la mémoire des êtres aimés et affirmer que l'amour, même au-delà de la vie, demeure un lien éternel. Le Doodle de Google ne fait que souligner, de manière poétique et technologique, cette importance du souvenir qui unit les cultures du monde.
Malgré leurs formes différentes, qu'elles soient un festin coloré ou un moment de silence, ces traditions soulignent une vérité universelle : la mort n'est pas une fin, mais une continuité du lien. Le souvenir est un pont, et « tant qu'il y aura du souvenir, il y aura de la vie ».
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