Journée mondiale sans sacs plastiques : un combat pour la planète

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Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale sans sacs plastiques, une initiative née en 2010 pour alerter sur les ravages causés par ces objets du quotidien. Utilisés parfois seulement quelques minutes, ils mettent des siècles à se dégrader, laissant derrière eux un sillage de pollution qui menace la biodiversité et nos écosystèmes. Lancée par des ONG environnementales, cette journée vise à sensibiliser à l’impact environnemental des sacs plastiques et à promouvoir des alternatives durables. Pour terminer le petit tour du BeMac de ce troisième jour de juillet, nous fêtons aussi les Thomas.
Des sacs plastiques dans la nature (Crédit : TheDigitalArtist)
Des sacs plastiques dans la nature (Crédit : TheDigitalArtist)

Une menace qui s’accroche comme une ombre


On les croise partout : dans les supermarchés, les marchés, les boutiques. Les sacs plastiques, ces compagnons éphémères du quotidien, sont pratiques, légers, peu chers. Mais leur impact, lui, est loin d’être anodin. En une seconde, un sac est fabriqué, utilisé souvent moins d’une demi-heure, et pourtant, il peut persister dans la nature pendant 100 à 400 ans. Ce n’est pas juste une question de débris disgracieux sur une plage ou dans une rivière. Ces objets se fragmentent en microplastiques, de minuscules particules qui s’infiltrent partout : dans les sols, les océans, et même dans la chaîne alimentaire.

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Les chiffres donnent le vertige : environ 11 millions de tonnes de plastiques finissent dans les mers chaque année, menaçant plus de 800 espèces marines, des tortues aux oiseaux en passant par les cétacés. « Le plastique est devenu une menace invisible, mais omniprésente », alerte Gaëlle Haut, de la Fondation Surfrider Europe. Ce n’est pas seulement la faune qui souffre, ces particules finissent aussi dans nos assiettes, dans l’eau qu’on boit, dans l’air qu’on respire.

En ce jour spécial, la Surfrider Foundation Europe publie un rapport intitulé « Make it Right« . Time for Europe to act against plastic bag pollution compilant et évaluant les actions entreprises et les exemptions accordées par les 27 États membres de l’Union européenne pour lutter contre la pollution due aux sacs plastiques à usage unique. Ce rapport est soutenu par l’alliance Rethink Plastic et a été rendu possible grâce aux contributions du mouvement « Break Free From Plastic Movement in Europe ..
Surfrider Foundation Europe

Un fléau né de nos habitudes


Si on remonte un peu le temps, les sacs plastiques sont devenus un symbole de la société de consommation. Dans les années 60, ils étaient une révolution : pratiques, solides, ils ont remplacé les sacs en papier ou en tissu. Mais on n’avait pas vu venir le revers de la médaille. Produits à partir de pétrole, leur fabrication engloutit des ressources non renouvelables et rejette des gaz à effet de serre.

À l’échelle mondiale, on parle de 500 milliards de sacs fabriqués chaque année, soit plus de 15 000 par seconde ! Beaucoup finissent dans des décharges, incinérés, ou pire, dans la nature. Vous avez déjà entendu parler du « septième continent » ? Cette immense soupe de déchets plastiques, grande comme trois fois la France, flotte dans l’océan Pacifique. C’est un rappel brutal : ce qu’on jette ne disparaît pas. Et pourtant, on continue, comme si de rien n’était, à accepter ces sacs à la caisse, à les entasser dans nos placards, à les oublier.

Des lois pour changer la donne


Heureusement, la prise de conscience grandit. Depuis 2010, la Journée mondiale sans sacs plastiques, initiée par l’organisme Bag Free World, met un coup de projecteur sur ce problème. En France, on n’a pas attendu pour agir. Dès 2016, les sacs plastiques à usage unique ont été interdits en caisse, suivis en 2017 par ceux pour les fruits et légumes. Aujourd’hui, les sacs doivent contenir au moins 60 % de matière biosourcée, comme l’amidon de maïs, pour être autorisés.

Mais attention, « biodégradable » ne veut pas dire miracle. Ces sacs nécessitent souvent des conditions spécifiques, comme un compostage industriel, pour se dégrader correctement. Ailleurs dans le monde, d’autres pays emboîtent le pas. Le Bangladesh, par exemple, a banni les sacs plastiques dès 2002, et la Nouvelle-Zélande a suivi en 2019. À l’échelle européenne, une directive de 2015 pousse à réduire leur consommation. Ces mesures, bien qu’imparfaites, montrent une volonté de freiner l’hémorragie. Mais les lois ne suffisent pas si nos habitudes restent inchangées.

Les alternatives : les sacs réutilisables


Alors, comment faire sans ? Les solutions existent, et elles sont souvent simples. Les sacs réutilisables en tissu, en toile de jute ou en coton sont devenus des alliés incontournables. Ils ne sont pas parfaits, leur fabrication consomme aussi des ressources, mais leur impact s’amenuise à chaque réutilisation. « Un sac en coton, utilisé une vingtaine de fois, devient plus écologique qu’un sac plastique », explique un rapport de Surfrider Europe. Il y a aussi les sacs en papier kraft, biodégradables et recyclables, ou encore les sacs en bioplastique compostable, même si ces derniers demandent un tri spécifique. Certaines initiatives vont plus loin : des boutiques en vrac encouragent à apporter ses propres contenants, et des tutoriels en ligne montrent comment transformer un vieux t-shirt en tote-bag. Chaque geste compte, et c’est là l’esprit de cette journée mondiale : nous pousser à repenser nos réflexes, à dire non à ce sac qu’on nous tend machinalement.

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Chacun peut faire sa part


Le 3 juillet, c’est l’occasion de se poser les bonnes questions. Pourquoi accepter un sac plastique pour porter une pomme ou une baguette ? Pourquoi ne pas glisser un sac réutilisable dans son sac à main ou sa voiture ? Ces petits choix, multipliés par des millions de personnes, peuvent changer la donne. Les associations comme Surfrider Europe insistent : la sensibilisation est la clé. En parler autour de soi, partager des astuces, encourager les commerces locaux à proposer des alternatives durables, tout ça fait partie du mouvement.

Des initiatives locales, comme la collecte de déchets à vélo à Lagos ou les campagnes de recyclage en France, montrent que l’élan est là. « On n’a pas besoin d’être parfait, mais d’essayer, un pas à la fois », rappelle un bénévole de Zero Waste Europe. Et puis, il y a l’éducation : des programmes comme « Plastique à la loupe » de l’ADEME invitent les jeunes à observer la pollution plastique sur les plages, à comprendre ses impacts, à agir.

Un défi bien plus grand que celui des sacs plastiques


Au fond, cette journée ne se limite pas aux sacs plastiques. Elle nous force à regarder en face notre dépendance au plastique tout court. Des bouteilles aux pailles, des emballages aux vêtements, le plastique est partout. La Journée mondiale de l’environnement, le 5 juin dernier, avait mis encore l’accent sur ce fléau, avec un traité international en discussion pour limiter la pollution plastique. Les sacs ne sont qu’une pièce du puzzle, mais ils sont un point de départ. En réduisant leur usage, on envoie un signal : on peut consommer autrement, vivre autrement. Les océans, les forêts, les animaux, et nous-mêmes, méritent mieux que des déchets qui s’accumulent pendant des siècles.

Alors, ce 3 juillet, prenons une seconde pour réfléchir : et si on disait non, juste une fois de plus, à ce sac plastique ?

( Temps de lecture : 3 minutes | L’illustration de notre article provient de TheDigitalArtist sur le site Internet Pixabay. Si l’image vous intéresse, vous pouvez faire un don sur le site avant de la télécharger )
 
chabot thierry
chabot thierry
Passionné par les ordinateurs depuis son premier PC-1512, il est l'auteur principal des articles concernant Internet, les OS et les moteurs de recherches. Il répond souvent sur les forums avec le pseudonyme Cthierry pour proposer des solutions.

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