PayPal, Lydia, Revolut : faut-il vraiment déclarer ces comptes en juillet 2025 ?
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Rubrique Web & Culture Numérique
Vous avez peut-être vu passer l’info sur les réseaux : à partir du 30 juillet 2025, il faudrait déclarer ses comptes PayPal, Lydia et Revolut comme des comptes bancaires classiques. Vrai ou faux ? Entre rumeurs sur TikTok et messages alarmistes, on fait le point pour démêler le vrai du faux. Pas de panique, on vous explique tout simplement ce qu’il en est, avec des mots clairs et sans jargon compliqué. Alors, info ou intox ?

PayPal, Lydia et Revolut : une rumeur qui circule à toute vitesse
Ces derniers temps, une petite phrase tourne en boucle sur X et ailleurs : « À partir de juillet 2025, vos comptes PayPal, Lydia et Revolut devront être déclarés au fisc, comme n’importe quel compte bancaire. » Cela sonne sérieux, non ? Sauf que, quand on creuse un peu, on se rend compte que l’info n’est pas si claire. D’où vient cette idée ? Probablement d’un mélange des nouvelles règles fiscales et d’une mauvaise compréhension des lois déjà en place. Pourtant, en France, les obligations de déclaration pour ce genre de services existent depuis un moment, et elles ne changent pas forcément cet été.
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PayPal : ce n’est pas tout à fait une banque
Prenons PayPal, par exemple. Ce service, on l’utilise pour payer en ligne, vendre des trucs sur Vinted ou envoyer de l’argent à un ami. Mais est-ce un compte bancaire pour autant ? Eh bien, non. PayPal, c’est un outil de paiement, pas une banque. En France, le fisc ne vous demande de le déclarer que dans certains cas bien précis. Si votre compte est lié à un compte bancaire français (avec un IBAN qui commence par « FR »), et que vous ne faites pas plus de 10 000 euros de transactions par an, pas besoin de le signaler. Par contre, si vous utilisez PayPal pour des prestations de services ou des gros volumes d’argent, là, il faut le déclarer. Mais cette règle, elle existe déjà, pas besoin d’attendre juillet 2025 !
Revolut et Lydia : c’est différent selon l’IBAN
Et pour Revolut et Lydia, alors ? Là encore, tout dépend de la situation. Revolut, c’est une néobanque qu’on adore pour voyager ou gérer son argent facilement. Depuis 2022, elle propose des IBAN français pour ses clients en France. Si vous avez un compte Revolut avec un IBAN qui commence par « FR », bonne nouvelle : pas besoin de le déclarer, c’est considéré comme un compte français. Mais si votre IBAN est lituanien (il commence par « LT »), là, il faut le signaler au fisc, parce que c’est un compte étranger. Pour Lydia, c’est encore plus simple : cette appli française donne des IBAN français, donc, en général, pas de déclaration à faire. Tout cela est bien entendu déjà valable aujourd’hui, il n’y a donc pas de changement prévu pour l’été prochain.
Pourquoi cette date du 30 juillet 2025 ?
D’où sort cette fameuse date, alors ? Franchement, c’est un peu le mystère. Aucun texte officiel, que ce soit sur le site des impôts ou dans les annonces du gouvernement, ne mentionne une nouvelle règle pour le 30 juillet 2025. Peut-être que la rumeur vient d’une confusion avec les déclarations annuelles des comptes étrangers, qu’on fait chaque année avec ses impôts. Ou alors, c’est une extrapolation d’une vieille règle mal comprise. Sur X, certains posts parlent d’une « nouvelle loi européenne », mais sans donner de détails.
Ce que dit vraiment la loi pour la déclaration des comptes
En France, la règle est simple : si vous avez un compte à l’étranger, que ce soit une banque, une néobanque ou même un portefeuille de cryptos, il faut le déclarer. C’est l’article 1649 A du Code général des impôts qui le dit. Vous remplissez un formulaire (le 3916 ou 3916-bis) quand vous faites votre déclaration de revenus. Ça vaut pour les comptes ouverts, utilisés ou même fermés dans l’année. Mais les comptes avec un IBAN français ne sont pas concernés. Donc, si votre Revolut ou Lydia a un IBAN français, vous êtes tranquille. Pour PayPal, c’est un peu plus tordu, mais tant que vous restez dans les clous (moins de 10 000 euros, compte lié à un IBAN français, ventes de biens), pas de souci.
Les risques si on ne déclare pas
Bon, admettons que vous ayez un compte Revolut avec un IBAN lituanien et que vous oubliez de le déclarer. Qu’est-ce que vous risquez ? Le fisc peut vous mettre une amende de 1 500 euros par compte non déclaré. Si le compte est dans un pays qui ne joue pas le jeu avec la France, comme certains paradis fiscaux, l’amende grimpe à 10 000 euros. Ça fait mal, mais pas de panique : si vous êtes en règle avec vos IBAN français, ou si vous déclarez correctement vos comptes étrangers, aucun problème. L’administration fiscale n’a pas pour mission de traquer tout le monde, mais elle aime bien que les choses soient claires.
Si vous ne déclarez pas un de vos comptes à l'étranger, vous risquez une amende de 1 500 € par compte non déclaré (CGI. Art 1649AA, 1766). Si le compte est situé dans un État qui n'a pas conclu avec la France de convention de lutte contre la fraude et l'évasion fiscales, l'amende sera de 10 000 € par compte (CGI. Art 1649AA, 1766).
Impots.gouv.fr
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Comment éviter les pièges du fisc
Alors, comment être sûr de ne pas se tromper ? Déjà, vérifiez l’IBAN de vos comptes. Pour Revolut, si vous avez encore un IBAN lituanien, vous pouvez demander à passer à un IBAN français, c’est gratuit et cela simplifie tout. Pour PayPal, jetez un œil à vos transactions : si vous dépassez les 10 000 euros ou si vous faites autre chose que des ventes de biens, mieux vaut le déclarer. Et si vous avez un doute, déclarer un compte, même si ce n’est pas obligatoire, cela ne coûte rien et ça évite les ennuis. Le site impots.gouv.fr a toutes les infos, et il est plus fiable que les posts sur X.
Bref, cette histoire de déclaration obligatoire pour PayPal, Lydia et Revolut dès juillet 2025, c’est du vent. Les règles actuelles suffisent, et elles n’ont rien de nouveau. Si vous utilisez ces services avec des IBAN français et que vous restez dans des usages classiques, vous n’avez rien à craindre. Mais ça vaut le coup de vérifier vos comptes, juste pour être tranquille. Et la prochaine fois que vous voyez une info alarmiste sur les réseaux, prenez cinq minutes pour checker. Souvent, la vérité est moins compliquée qu’on ne le croit.