Feux de croisement en journée : une amende de 90 € dès le 1er août ? Info ou intox ?

Feux de croisement en journée : une rumeur qui fait du bruit sur le web

Tout a commencé avec des articles publiés sur des sites web, qui annoncent une nouvelle règle : dès cet été, dans cinq ou sept départements français encore non précisés, les automobilistes seraient obligés d’allumer leurs feux de croisement en plein jour. Si vous oubliez, une amende de 90 € pourrait vous tomber dessus. L’idée, selon ces sources, c’est d’améliorer la sécurité sur les routes en rendant les véhicules plus visibles. Sur le papier, cela semble plausible, non ? Sauf que, quand on creuse un peu, on se rend vite compte que quelque chose cloche. Aucun nom de département n’est mentionné, et les articles se contentent de vagues témoignages, comme celui d’un conducteur qui trouve l’idée « plutôt pas mal ». Mais sans décret officiel ni annonce claire du gouvernement, on commence à se poser des questions.

Ce que dit vraiment le Code de la route

En France, les règles sur l’éclairage des véhicules, c’est du sérieux, mais c’est aussi assez clair, sans jeu de mots. Aujourd’hui, le Code de la route impose d’allumer ses feux de croisement la nuit ou quand la visibilité est mauvaise, comme sous une pluie battante ou dans un brouillard épais. Si vous ne le faites pas dans ces cas-là, là oui, vous risquez une amende, souvent autour de 135 €, qui peut être réduite à 90 € si vous payez rapidement. Mais en pleine journée, par beau temps ? Rien n’oblige les conducteurs de voitures à allumer leurs phares. Depuis 2004, la Sécurité routière recommande bien d’utiliser les feux de croisement hors agglomération, même en journée, mais c’est juste un conseil, pas une loi. Pour les motos, c’est une autre histoire : depuis 2007, elles doivent avoir leurs feux allumés tout le temps, jour comme nuit. Alors, cette histoire de nouvelle règle pour les voitures, ça sent un peu le réchauffé, non ?

Des indices qui sèment le doute

Ce qui frappe dans cette rumeur, c’est le manque de détails concrets. Cinq ou sept départements tests ? Lesquels ? Personne ne semble le savoir. Pas de trace d’une annonce officielle, pas de communiqué de la Sécurité routière, et encore moins de décret publié au Journal officiel. Pourtant, une mesure pareille, ça ne passe pas inaperçu. Il faudrait des textes légaux, des campagnes d’information, bref, un minimum de préparation. Là, rien. Les articles qui en parlent se basent sur des sources floues, parfois des témoignages d’usagers qui, franchement, pourraient être inventés. Un certain René, cité dans un article, explique que « voir les autres voitures plus tôt, ça peut éviter des accidents ». Pourquoi pas, mais cela ne prouve rien. Et puis, il faut savoir que les voitures récentes ont déjà des feux diurnes automatiques, ces petites lumières qui s’allument toutes seules. Alors, pourquoi imposer les feux de croisement en plus ? Cela semble un peu redondant.

Ce qu’en pensent vraiment les internautes

Sur les réseaux sociaux, cette histoire fait jaser. Certains conducteurs s’agacent : « Encore une taxe déguisée ! » lance un utilisateur. D’autres se demandent si ça va consommer plus d’essence ou user les ampoules plus vite. Quelques-uns, plus rares, trouvent l’idée intéressante pour la sécurité. Mais ce qui revient souvent, c’est le scepticisme. « Sans source officielle, je n’y crois pas », écrit un internaute. Et il a raison de douter. Les publications sur TikTok reprennent souvent les mêmes articles sans apporter de nouvelles preuves. Résultat ? On nage en pleine confusion.

Une pratique déjà courante ailleurs ?

Pour être honnête, l’idée d’allumer ses feux en journée n’est pas complètement farfelue. Dans des pays comme la Suède, la Finlande ou le Canada, c’est une obligation depuis des années, et cela marche plutôt bien pour réduire les accidents. En France, les feux diurnes, ces LED qu’on voit sur les voitures neuves, jouent déjà un peu ce rôle depuis 2011. Mais passer d’une recommandation à une obligation, avec des amendes à la clé, c’est une autre paire de manches. Cela demanderait un changement législatif, et pour l’instant, rien n’indique que le gouvernement planche là-dessus. Surtout, pourquoi limiter ça à cinq ou sept départements ? Une expérimentation, peut-être, mais sans communication officielle, ça ressemble plus à une rumeur qu’à une réalité.

Comment éviter de se faire avoir

Alors, info ou intox ? À ce stade, on penche clairement pour l’intox. Aucun texte officiel ne vient confirmer cette prétendue obligation, et les sources qui en parlent manquent cruellement de crédibilité. Si vous voulez être sûr de ne pas tomber dans le panneau, le mieux, c’est de vérifier sur des sites fiables, comme securite-routiere.gouv.fr ou legifrance.gouv.fr. Si une telle mesure devait voir le jour, elle serait annoncée en grande pompe, avec des spots à la radio, à la télévision et des affiches sur les panneaux publicitaires. En attendant, pas besoin de stresser à l’idée d’oublier vos feux en plein jour. Continuez à conduire prudemment, et si vous voulez vraiment jouer la sécurité, suivre la recommandation actuelle d’allumer vos feux de position (pour les anciennes voitures qui n’ont pas de feux de circulation diurnes) hors agglomération, c’est déjà un bon réflexe.

Verdict final : Feux de croisement en journée, c’est une intox

Pour résumer, cette histoire d’amende de 90 € pour des feux non allumés en journée, c’est très probablement une fausse alerte. Sans décret, sans annonce officielle, et avec des articles qui se contredisent ou manquent de sources, mieux vaut ne pas y accorder trop de crédit. Si vous entendez parler de cette mesure dans les semaines à venir, gardez l’œil ouvert et vérifiez les infos auprès des autorités. En attendant, pas de panique : vos feux, vous les allumez quand il fait sombre, et ça suffit amplement.

( Temps de lecture : 5 minutes. L’illustration de notre article provient de Jarmoluk sur le site Internet Pixabay. Si l’image vous intéresse, vous pouvez faire un don sur le site avant de la télécharger. )