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Un agriculteur découvre un gisement d’or en Auvergne : info ou intox ?

Publié le et mis à jour le
 
Vous avez peut-être entendu parler de cet agriculteur auvergnat qui aurait déniché un gisement d’or valant des milliards dans son champ. Une histoire à faire rêver, non ? Sauf que, ces dernières heures, certains articles ont disparu des sites de presse, et les doutes s’accumulent. Alors, info ou intox ? On fait le point sur cette affaire qui enflamme la toile depuis quelques heures avec un peu de bon sens.
Une pépite d’or sur un rocher de rivière (Crédit : Hans)
Une pépite d’or sur un rocher de rivière (Crédit : Hans)

Une découverte trop belle pour être vraie


Tout commence avec un récit digne d’un conte moderne. Un agriculteur, qu’on appelle souvent Michel Dupont, remarque un éclat doré dans un ruisseau au fond de sa propriété en Auvergne. Il creuse, trouve des pépites, et bim, des géologues annoncent un gisement de 150 tonnes d’or, soit 4 milliards d’euros. « Une fortune sous mes terres », aurait-il dit, selon certains journaux. L’histoire, publiée mi-avril 2025, fait le tour des réseaux sociaux et des sites d’info. Nice-Matin, Midi Libre, et même des médias plus pointus relaient l’affaire. Sauf qu’un détail chiffonne : personne ne semble avoir vu cet or de ses propres yeux, et les articles commencent à s’évaporer.

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Le site web La Plasturgie à l’origine du buzz


En creusant un peu (sans mauvais jeu de mots), on découvre que l’histoire provient d’un site nommé La Plasturgie, publié le 19 avril 2025. Problème : ce site parle surtout d’assurances, pas de géologie. Aucune source, comme un rapport officiel ou une déclaration d’expert, n’accompagne le récit. Pire, le nom de l’agriculteur, Michel Dupont, sonne comme un cliché. C’est un peu comme si on parlait de Jean Dupont ou de Pierre Martin. Ça sent le personnage inventé, ou du moins une histoire brodée pour faire cliquer. Cela nous fait penser à Decathlon qui fermera 26 magasins dès le mois de mai. Toujours la même manière de procéder.

Des articles qui disparaissent et des doutes qui montent


Ce qui rend l’affaire encore plus louche, c’est la disparition des articles. Nice-Matin et Midi Libre, ou le portail Orange par exemple, ont retiré leurs publications sans trop d’explications. Quand un média sérieux fait cela, c’est qu’il y a un hic. Les journaux ont peut-être publié trop vite, séduits par le côté sensationnel, avant de se rendre compte que les faits ne tenaient pas la route. D’autres sites, comme Slate ou Marie France, ont gardé leurs articles, mais ils se contentent de reprendre l’histoire sans apporter de preuves concrètes. Et puis, franchement, 150 tonnes d’or en Auvergne, une région pas franchement connue pour ses mines d’or, ça semble un peu gros, non ?

Une région pas si dorée que ça


Parlons géologie deux minutes. L’Auvergne, avec ses volcans endormis et ses paysages verdoyants, est magnifique, mais elle n’est pas l’Eldorado. Des minéraux, oui, on en trouve, comme des saphirs ou des petits filons d’or alluvionnaire dans certains ruisseaux. Mais un gisement de cette taille ? C’est hautement improbable. Pour comparaison, les plus grandes mines d’or mondiales, comme celles d’Afrique du Sud, extraient quelques dizaines de tonnes par an, après des décennies d’exploitation. Une découverte pareille en France aurait fait l’objet d’annonces officielles, avec des experts du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) sur le coup. Or, rien. Pas un communiqué, pas une étude. Juste du bruit sur Internet.

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Le piège de l’emballement médiatique


Alors, comment une histoire pareille a-t-elle pu prendre autant d’ampleur ? C’est simple : elle coche toutes les cases du buzz. Un héros ordinaire, une fortune inattendue, un décor rural… Ça fait rêver, et les clics suivent. Les médias, sous pression pour publier vite, ont sauté sur l’occasion sans vérifier. « On a tous envie de croire à ce genre de conte de fées », rigole un ami qui bosse dans le numérique.

Même des sites américains ont repris l’histoire, preuve que le virus du buzz ne connaît pas de frontières. Mais cet emballement rappelle d’autres cas, comme ce prétendu gisement de saphirs en Auvergne en 2023, qui avait aussi excité tout le monde avant de retomber comme un soufflé.

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Et si c’était une intox bien ficelée ?


Plus on y pense, plus l’hypothèse d’une intox gagne du terrain. Peut-être que quelqu’un, quelque part, a lancé cette rumeur pour attirer du trafic sur un site ou pour une blague qui a mal tourné. Les variations dans les récits n’aident pas : ici, c’est un agriculteur, là, un jardinier ; ici, le gisement est dans un champ, là, dans un potager. C’est comme une légende urbaine qui mute à chaque récit. Et puis, il y a cette estimation farfelue dans certains articles, qui sent l’invention pure et simple. Sans parler de l’absence de réaction officielle. En France, l’État contrôle le sous-sol, et une découverte pareille aurait déclenché un cirque administratif immédiat. Là, silence radio.

Que retenir de cette affaire ?


Au final, cette histoire d’or auvergnat, c’est un peu comme une pépite qui brille de loin, mais qui s’effrite quand on s’approche. Sans preuves solides, comme des analyses géologiques ou des déclarations officielles, elle reste une rumeur. Elle nous rappelle à quel point il faut garder la tête froide face aux infos qui circulent, surtout quand elles semblent trop belles. « La prochaine fois, je vérifierai deux fois avant de rêver à des lingots », plaisante un lecteur sur un forum. En attendant, si vous passez en Auvergne, jetez un œil dans les ruisseaux. On ne sait jamais… mais ne creusez pas trop loin.

( Temps de lecture : 9 minutes. L’illustration de notre article provient de Hans sur le site Internet Pixabay. Si l’image vous intéresse, vous pouvez faire un don sur le site avant de la télécharger. )
 
chabot thierry
chabot thierry
Passionné par les ordinateurs depuis son premier PC-1512, il est l'auteur principal des articles concernant Internet, les OS et les moteurs de recherches. Il répond souvent sur les forums avec le pseudonyme Cthierry pour proposer des solutions.

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