L’astéroïde 2024 YR4 menace-t-il toujours la Terre... ou la Lune ?

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Vous avez peut-être entendu parler de cet astéroïde, le 2024 YR4, qui a fait frissonner les scientifiques et les agences spatiales ces derniers mois et aussi les réseaux sociaux avec plusieurs scénarios catastrophes. Découvert fin 2024, il a d’abord été vu comme une potentielle bombe céleste capable de percuter la Terre en 2032. Mais bonne nouvelle : les dernières observations rassurent. Le risque pour notre planète s’efface presque, même si, attention, notre satellite naturel pourrait bien devenir la cible. Alors, où en est-on vraiment avec ce voyageur de l’espace ? On fait le point, sans panique, mais avec curiosité.
Illustration d’un astéroïde fictif menaçant la Terre (Crédit : Alex.I Grok)
Illustration d’un astéroïde fictif menaçant la Terre (Crédit : Alex.I Grok)

2024 YR4 : un caillou qui a fait parler de lui


Tout a commencé le 27 décembre 2024, quand un télescope chilien, celui du réseau Atlas, a repéré ce bout de rocher flottant dans l’immensité noire. Baptisé 2024 YR4, il n’a rien d’un géant cosmique, avec ses 60 mètres de diamètre tout juste confirmés par le télescope James Webb en mars 2025. Mais ne vous y trompez pas : même petit, un truc comme ça qui tombe sur Terre, cela peut faire mal. Au départ, les experts ont froncé les sourcils. Sa trajectoire semblait flirter dangereusement avec nous, et les premières estimations donnaient une chance sur 32 de collision en décembre 2032. Du jamais-vu, ou presque, pour un objet de cette taille. « C’est la première fois qu’on atteint un tel niveau de probabilité », avait lâché un chercheur de la NASA, un peu inquiet, en février dernier. Forcément, cela a buzzé sur le web, entre ceux qui criaient à la fin du monde et d’autres qui haussaient les épaules (voir : L’astéroïde 2024 YR4 : une menace pour la Terre ou une fausse alerte ?).

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La Terre tire son épingle du jeu


Mais voilà, les choses ont bien évolué depuis. Avec des mois d’observations en plus, les astronomes ont affiné leurs calculs, et le verdict est tombé : la Terre peut respirer. Fin février 2025, la NASA a annoncé que le risque d’impact était descendu à 0,004 %. Autant dire peanuts, ou presque rien. « La gamme des endroits possibles où il pourrait être en 2032 s’est éloignée de nous », ont expliqué les experts du Jet Propulsion Laboratory. En gros, plus on le suit, plus on voit qu’il devrait passer à côté.

C’est une histoire classique, d’ailleurs. Souvent, ces cailloux spatiaux font peur au début, puis les données s’accumulent et on se rend compte qu’on n’a stressé pour pas grand-chose. Rappelez-vous Apophis, cet astéroïde qui avait fait flipper tout le monde en 2004 avant de devenir inoffensif. Là, c’est pareil : 2024 YR4 perd son statut de menace pour notre planète.

La Lune, nouvelle star du spectacle ?


Sauf que l’histoire ne s’arrête pas là. Si la Terre s’en sort, notre bonne vieille Lune, elle, reste dans le viseur. Les dernières nouvelles, datées de fin mars 2025, montrent que la probabilité qu’il lui rentre dedans a grimpé à 2 %. Bon, 2 %, ce n’est pas énorme, mais c’est quand même plus qu’avant. « On parle d’une chance sur 50, ce qui reste faible, mais pas négligeable », précise un astronome. Et si cela arrive, qu’est-ce que cela donnerait ? Pas de panique pour nous, déjà : la Lune est à 400 000 kilomètres, donc aucun risque que des débris nous tombent sur la tête. Par contre, cela pourrait faire un sacré show. Imaginez un flash lumineux visible depuis chez vous, suivi d’un nuage de poussière lunaire. Un cratère de deux kilomètres pourrait se creuser, une première à observer en direct avec un objet aussi gros.

Pourquoi cela change tout le temps ?


Vous vous demandez peut-être pourquoi ces chiffres bougent autant. C’est simple : au début, on n’a qu’une vague idée de la route de ces machins. Quand 2024 YR4 a été repéré, sa trajectoire était encore floue, comme un brouillard qu’on essaie de percer. Plus les télescopes le scrutent, plus on affine. Le James Webb, par exemple, a été mis à contribution pour mieux le mesurer et comprendre de quoi il est fait. « Sa taille exacte, 60 mètres, on ne l’a eue qu’en mars », explique un ingénieur de la NASA. De fait, chaque nouvelle observation réduit l’incertitude. Même si parfois, cela fait monter le risque un moment, comme quand on est passés à 3,1 % en février, parce que la Terre était encore dans la zone possible. Mais là, elle en sort, et la Lune prend le relais dans les scénarios. C’est un peu comme jouer aux devinettes avec l’univers, sauf qu’on finit par y voir plus clair.

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Et s’il s’écrase vraiment sur la Lune ?


Supposons que cela se produise, ce choc lunaire. Les scientifiques sont plutôt excités à cette idée, même si tout cela reste bien hypothétique. Un impact de cette taille, avec une énergie équivalente à 340 fois la bombe d’Hiroshima, ça ferait des étincelles, on pourrait sans doute le voir à l’œil nu si ça tombe du bon côté. Par contre, pas de tsunami ou de fin du monde à la « Armageddon » à craindre, juste un spectacle grandiose. Et pour les chercheurs, ce serait une mine d’or. Étudier un cratère tout frais, ça permettrait de mieux comprendre comment ces collisions façonnent les corps célestes. La Lune, avec sa surface déjà criblée de trous, en a vu d’autres, mais un événement en live, cela n’a pas de prix. Bien sûr, on n’en est pas là : 2 %, c’est encore loin d’être une certitude, et d’ici 2028, quand il repassera près de nous, on aura encore plus de données.

La NASA garde l’œil ouvert


En attendant, personne ne lâche l’affaire. La NASA et ses partenaires continuent de surveiller ce voyageur cosmique. « On ne le perdra pas de vue jusqu’en avril 2025, après quoi il sera trop loin jusqu’à son retour en 2028 », explique un responsable du programme de défense planétaire. Le télescope James Webb a déjà fait un sacré boulot, mais les observatoires terrestres restent sur le pont.

Et puis, il y a les projets à venir, comme la mission « Near-Earth Object Surveyor », prévue pour 2027, qui doit booster notre capacité à repérer ces intrus. Parce que, soyons honnêtes, 2024 YR4 n’est qu’un parmi des milliers. La plupart passent inaperçus, et certains, plus gros, pourraient un jour poser problème. Mais pour l’instant, on peut dormir tranquille : la Terre est hors de danger, et la Lune, eh bien, elle a l’habitude de prendre des coups.

Alors, menace ou pas menace ?


Disons que 2024 YR4 nous a tenu en haleine, mais la peur s’estompe. On passe d’un frisson à une curiosité : et si notre satellite devenait le héros d’un drame cosmique ? Rien n’est joué, et c’est cela qui rend l’aventure fascinante. D’ici là, les scientifiques affinent leurs jumelles, et nous, on peut lever les yeux au ciel sans trop s’en faire. Après tout, l’espace, c’est aussi ça : des surprises, des rebondissements, et une bonne dose d’imprévu.

( Temps de lecture : 7 minutes. L’illustration de notre article provient de notre stagiaire Alex.I Grok avec une représentation d’un astéroïde dans l’espace, et la Terre en arrière-plan. )
 
chabot thierry
chabot thierry
Passionné par les ordinateurs depuis son premier PC-1512, il est l'auteur principal des articles concernant Internet, les OS et les moteurs de recherches. Il répond souvent sur les forums avec le pseudonyme Cthierry pour proposer des solutions.

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