Le changement d’heure d’été fait-il économiser de l’argent ?

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Chaque année, au printemps, nous avançons nos montres d’une heure pour adopter l’heure d’été, avant de les reculer à l’automne pour revenir à l’heure d’hiver. Ce rituel, instauré dans de nombreux pays depuis des décennies, visait à l’origine à optimiser l’utilisation de la lumière naturelle et à réduire les dépenses énergétiques. Mais aujourd’hui, alors que nos modes de vie et nos technologies ont évolué, une question se pose : ces deux changements d’heure annuels ont-ils encore un impact significatif sur nos factures d’énergie, ou ne sont-ils qu’une tradition héritée du passé, maintenue par habitude ? Entre idées reçues, arguments économiques et études contradictoires, plongeons dans les chiffres et les réalités pour démêler le vrai du faux.
Changement d’heure : réveil matin heure d’hiver / heure d’été (Crédit : Alex.I Grok)
Changement d’heure : réveil matin heure d’hiver / heure d’été (Crédit : Alex.I Grok)

Le changement d’heure : une idée logique… sur le papier


Le changement d’heure d’été, instauré dans de nombreux pays pour ajuster les horaires à la lumière du jour, a souvent été justifié par des arguments économiques, notamment des économies d’énergie. Cependant, son impact réel sur les finances est débattu et dépend de plusieurs facteurs. L’idée est simple : en décalant les horloges, on profite plus longtemps de la lumière naturelle en fin de journée, donc on utilise moins d’électricité pour l’éclairage. Logique, non ? Sauf que la réalité est un peu plus compliquée que ça.

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Aligner les activités humaines avec la lumière naturelle


D’un côté, l’idée initiale est que décaler l’heure permet de mieux aligner les activités humaines avec la lumière naturelle, réduisant ainsi le besoin d’éclairage artificiel, surtout en soirée. Des études, comme celles menées dans les années 1970 aux États-Unis après la crise pétrolière, ont estimé des économies d’énergie modestes, souvent de l’ordre de 0,5 à 1 % de la consommation électrique totale. Cela peut se traduire par des économies financières pour les ménages et les entreprises, notamment sur les factures d’électricité. Par exemple, en France, l’ADEME (Agence de la transition écologique) a suggéré dans le passé que le changement d’heure pouvait économiser environ 440 GWh par an, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville moyenne.

Des économies d’énergie… mais dans quelle mesure ?


D’un autre côté, ces bénéfices sont de plus en plus contestés. Avec l’évolution des technologies (éclairages LED moins énergivores, climatisation plus répandue), l’impact sur la consommation énergétique s’est réduit. De plus, des coûts indirects émergent : perturbations dans les transports, impacts sur la productivité dues à la fatigue ou au décalage des rythmes biologiques, voire des frais administratifs pour ajuster les systèmes. Plusieurs études se sont penchées sur la question, avec des résultats plutôt mitigés.

Certaines analyses, comme une étude de 2008 dans l’Indiana (États-Unis), ont même montré une augmentation de la consommation énergétique après l’adoption du changement d’heure, en raison d’une utilisation accrue de la climatisation en été et du chauffage le matin. D’autres montrent une baisse de la consommation d’électricité, mais elle reste assez faible, souvent inférieure à 1 %. En France, l’Ademe (Agence de la transition écologique) estimait en 2010 que le changement d’heure permettait d’économiser environ 440 GWh par an, soit l’équivalent de la consommation en éclairage d’environ 800 000 ménages. Ça semble pas mal, mais comparé à la consommation totale d’électricité du pays, c’est une goutte d’eau.

En clair, ce qu’on gagne d’un côté, on le perd souvent de l’autre. On estime qu’il peut générer de petites économies dans certains contextes, principalement via une légère réduction de la consommation d’électricité, mais ces gains sont souvent surestimés et contrebalancés par d’autres coûts.

Un impact limité sur le portefeuille


Si l’on parle strictement de budget, l’impact du changement d’heure est assez marginal pour les ménages. Quelques centimes ou euros économisés par an sur l’éclairage, ce n’est pas vraiment ce qui va changer la donne.

En revanche, il y a d’autres effets, moins visibles, mais bien réels. Par exemple, certaines entreprises, notamment dans les transports ou l’informatique, doivent adapter leurs systèmes, ce qui engendre des coûts supplémentaires. Les particuliers, eux, peuvent ressentir une légère hausse des dépenses en carburant, car avec des soirées plus longues, on sort plus, on roule plus, et on consomme davantage.

Un effet psychologique et sociétal


Au-delà des questions d’énergie, l’heure d’été a aussi un effet sur nos rythmes de vie. Beaucoup apprécient les journées qui s’étendent, offrant plus de temps pour les loisirs après le travail. Terrasse, sport, balade… On a l’impression de mieux profiter de la journée, ce qui, mine de rien, a un impact positif sur le moral.

Mais il y a aussi le revers de la médaille : l’adaptation au changement d’heure n’est pas toujours évidente. Certaines personnes, notamment les enfants et les personnes âgées, mettent plusieurs jours à retrouver un rythme normal. On observe même une légère hausse des accidents de la route et des erreurs humaines dans les jours qui suivent le passage à l’heure d’été.

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Vers la fin du changement d’heure ?


Aujourd’hui, son intérêt économique est remis en question, et c’est une des raisons pour lesquelles des pays ou régions, comme l’Union européenne, envisagent de l’abandonner. Depuis plusieurs années, le débat sur la suppression du changement d’heure fait rage. L’Union européenne a même voté en 2019 pour y mettre fin, mais les États membres n’ont jamais réussi à se mettre d’accord sur le maintien permanent de l’heure d’été ou d’hiver. Résultat : on continue à avancer et reculer nos horloges chaque année, en attendant une décision qui tarde à venir.

Si on supprimait ce changement, est-ce que ça bouleverserait nos vies ? Pas tant que ça. Les économies d’énergie sont trop faibles pour peser dans la balance, et la plupart des pays qui ont déjà abandonné le système s’en portent très bien. Au final, ce qui compte surtout, c’est notre capacité à nous adapter, et on sait que, dans ce domaine, on n’est pas à une heure près.

Un changement d’habitude plus qu’un vrai levier d’économie


L’heure d’été a longtemps été défendue pour ses économies d’énergie, mais dans les faits, son impact est assez limité. L’éclairage pèse moins sur la facture qu’avant, et d’autres facteurs viennent contrebalancer les gains supposés. Ce changement reste surtout une habitude, avec ses avantages (journées plus longues, meilleure humeur) et ses inconvénients (troubles du sommeil, adaptation difficile).

Le changement d’heure, c’est ce week-end !


Alors, doit-on continuer à avancer et reculer nos horloges ? La question reste ouverte. En attendant, le prochain passage à l’heure d’été aura lieu dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 mars 2025, à 2 heures du matin. Il faudra ajouter 60 minutes à l’heure légale. Il sera alors 3 heures, alors notez-le bien… ou laissez votre smartphone s’en charger pour vous !

( Temps de lecture : 5 minutes. L’illustration de notre article provient de notre stagiaire Alex.I Grok avec un réveil matin heure d’hiver et heure d’été. Source : Emprunts.org )
 
chabot thierry
chabot thierry
Passionné par les ordinateurs depuis son premier PC-1512, il est l'auteur principal des articles concernant Internet, les OS et les moteurs de recherches. Il répond souvent sur les forums avec le pseudonyme Cthierry pour proposer des solutions.

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