x

L’horloge de l’apocalypse « Doomsday Clock » a été avancée de 20 secondes

Publié le et mis à jour le
 
La « Doomsday Clock », l’horloge de l’apocalypse a été avancée de 20 secondes par les chercheurs du bulletin des scientifiques atomistes et la menace d’une guerre nucléaire qui n’a jamais été aussi proche qu’aujourd’hui et le changement climatique n’est pas étranger à ce changement. Il y a aussi l'augmentation des « campagnes de désinformation cyber-activées » et une nouvelle fois le président Donald Trump, l’Iran et la Corée du Nord au cœur de ce changement. Il est donc 23 h 58 mn 20s sur le cadran de l’horloge de l’apocalypse, 100 secondes avant la fin de l’humanité. Les explications…
23h58mn20s Doomsday Clock - horloge de l’apocalypse
23h58mn20s Doomsday Clock - horloge de l’apocalypse
Tic-tac, tic-tac… Vous l’entendez le temps qui s’égrène doucement ? Mais là il ne s’agit pas du temps qui passe, mais de celui de la « Doomsday Clock », l’horloge de l’apocalypse que les chercheurs du bulletin des scientifiques atomistes ont une nouvelle fois avancée de 20 secondes, ce qui avait déjà été le cas à la même période en 2018, avec une avancée de 30 secondes cette année-là. Nous ne sommes donc plus qu’à 1 minute 40 secondes de minuit, 100 secondes de notre propre fin, la fin de l’humanité. Une triste nouvelle alors que la célèbre horloge fête a fêté ses 73 ans d’existence.

L’histoire de la Doomsday Clock


Pour ceux qui ne la connaissent pas, elle a été créée en 1947 par des scientifiques spécialisés dans l’atome qui souhaitaient mettre en évidence le degré de risque d’autodestruction que l’humanité pouvait courir à la fin de la Seconde Guerre mondiale et surtout en pleine guerre froide entre les USA et l’URSS. Plus elle se rapproche de minuit et plus le risque de voir l’humanité disparaitre est grand. Si au départ elle représentait le risque d’une possible guerre nucléaire mondiale, depuis quelques années elle prend aussi en compte le changement climatique.

Publicité


Elle est donc régulièrement remise à l’heure (plus précisément des minutes ou des secondes) en tenant compte des travers de notre société, des risques de conflits et surtout depuis quelques années en fonction de l’impact présent et futur de l’homme sur le climat. Et ce n’est pas la première fois qu’elle se positionne sur 23h58, en 1953 cela avait déjà été le cas lorsque les États-Unis et l'URSS avaient testé des engins thermonucléaires à neuf mois d'intervalle. La dernière fois, en 2018, la pendule s’était de nouveau positionnée sur 23h58 avec le président Donald Trump, la Corée du Nord et le changement climatique au cœur de ce changement d’heure. Depuis elle était « figée » sur cette heure. Mais il y a eu aussi des périodes de calme comme en 1991, cette année-là L'URSS et les États-Unis signent le traité de réduction des armes stratégiques et il y a la dislocation de l'URSS. L'horloge affiche alors 23h43 l’heure la plus éloignée de minuit depuis la création de la « Doomsday Clock ».

Depuis, elle n’a cessé de décompter les minutes passant à 23h46 en 1995 puis 23h55 en 2007, changement qui faisait suite aux essais nucléaires nord-coréens. Elle avait regagné une minute en 2010 avec la coopération mondiale pour réduire l'arsenal nucléaire et son incitation à limiter l'émission des gaz à effet de serre. En 2012 elle perd à nouveau 1 minute avec les risques de prolifération nucléaire et le réchauffement climatique, en 2015 elle perd 2 minutes avec le réchauffement climatique incontrôlé et la course aux armes nucléaires de plusieurs pays et affiche à ce moment-là sur son cadran 23h57. En 2017, elle perd encore 30 secondes à cause de la probabilité d'une catastrophe mondiale très élevée et les actions nécessaires pour réduire les risques de catastrophe qui ne sont pas pris en compte assez rapidement. D’ailleurs, cette année-là, l’élection de Donald Trump et les mots qu’il avait utilisés concernant les armes nucléaires et le changement climatique avaient pesé lourd dans cette décision. En 2018, elle perd à nouveau 30 secondes pour se positionner une nouvelle fois sur 23h58, faisant écho à la politique internationale de Trump avec la Corée du Nord et le changement climatique.

Il est 23h58mn20s sur la Doomsday Clock


Et elle vient à nouveau de perdre quelques secondes, 20 secondes très exactement avec un cadran qui affiche désormais 23h58mn20s. La fin de l’humanité n’aura jamais été aussi proche sur l’horloge de l’apocalypse pour la troisième fois de son existence.

Pourquoi cette décision de retirer 20 secondes au temps restant de l’humanité ? Ces 20 secondes font suite au constat par les scientifiques que les dirigeants ne sont pas capable de faire face aux menaces imminentes d’une guerre nucléaire, une troisième guerre mondiale, et aussi qu’ils ne prennent pas les bonnes décisions pour tenter d’endiguer ou au mieux temporiser le changement climatique.

L'ancien secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, vice-président, The Elders et ancien ministre sud-coréen des Affaires étrangères a déclaré: « Nous partageons une préoccupation commune face à l'incapacité du système multilatéral à faire face aux menaces existentielles auxquelles nous sommes confrontés. Du retrait des États-Unis de l'Accord de Paris et de l'accord sur le nucléaire iranien, à l'impasse des pourparlers sur le désarmement nucléaire et à la division au Conseil de sécurité de l'ONU - nos mécanismes de collaboration sont sapés lorsque nous en avons le plus besoin. "

Publicité


Le changement de la Doomsday Clock met en évidence trois facteurs d'aggravation selon les scientifiques :

1/ Les armes nucléaires
« Dans le domaine nucléaire, les dirigeants nationaux ont mis fin ou sapé plusieurs traités et négociations majeurs sur la maîtrise des armements au cours de l'année dernière, créant un environnement propice à une nouvelle course aux armements nucléaires, à la prolifération des armes nucléaires et à l'abaissement des barrières à la guerre nucléaire. Les conflits politiques concernant les programmes nucléaires en Iran et en Corée du Nord ne sont toujours pas résolus et ne font qu’empirer. La coopération américano-russe sur le contrôle des armements et le désarmement est pratiquement inexistante. »

2/ Le changement climatique
« La sensibilisation du public à la crise climatique a augmenté au cours de 2019, en grande partie à cause des protestations de masse des jeunes du monde entier. De même, l'action gouvernementale sur le changement climatique est encore loin de relever le défi actuel. Lors des réunions de l'ONU sur le climat l'année dernière, les délégués nationaux ont prononcé de beaux discours, mais ont présenté quelques plans concrets pour limiter davantage les émissions de dioxyde de carbone qui perturbent le climat de la Terre. Cette réponse politique limitée est intervenue au cours d'une année où les effets du changement climatique d'origine humaine se sont manifestés par l'une des années les plus chaudes jamais enregistrées, de vastes incendies de forêt et la fonte plus rapide que prévu de la glace glaciaire. »

3/ La désinformation cyber-basée
« La corruption continue de l’écosphère de l’information dont dépendent la démocratie et la prise de décision publique a intensifié les menaces nucléaires et climatiques. Au cours de l'année dernière, de nombreux gouvernements ont utilisé des campagnes de désinformation cybernétiques pour semer la méfiance à l'égard des institutions et des nations, sapant ainsi les efforts nationaux et internationaux pour favoriser la paix et protéger la planète. »

L’horloge peut-elle encore reculer d’heure ?


Même si tous les signaux semblent nous indiquer que nous allons directement et inexorablement vers notre fin, l’extinction de l’humanité telle que nous la connaissons, les scientifiques pensent qu’il est encore possible de revenir en arrière et qu’« Il existe de nombreuses mesures pratiques et concrètes que les dirigeants pourraient prendre - et les citoyens devraient exiger - pour améliorer l'état actuel, absolument inacceptable des affaires de sécurité mondiale. », en expliquant que « Les dirigeants américains et russes peuvent retourner à la table des négociations », « Les pays du monde devraient se réengager publiquement à l'objectif température de l'accord de Paris sur le climat », « Les citoyens américains devraient exiger une action climatique de leur gouvernement », « Les États-Unis et d'autres signataires de l'accord sur le nucléaire iranien peuvent travailler ensemble pour freiner la prolifération nucléaire au Moyen-Orient », « La communauté internationale devrait entamer des discussions multilatérales visant à établir des normes de comportement, tant nationales qu’internationales, qui découragent et sanctionnent l’utilisation abusive de la science ».

Et de conclure que « La situation de la sécurité mondiale est intenable et extrêmement dangereuse, mais cette situation peut être améliorée si les dirigeants cherchent le changement et les citoyens l'exigent ». Il ne reste plus qu’à espérer que la raison l’emporte sur la course au pouvoir et à l’ego démesuré de certains dirigeants, bien que nous ayons fait la même remarque en 2018 ! Tic, tac… Tic, tac… Tic, tac…

2020 Doomsday Clock Announcement





(Illustration et source thebulletin.org)
 
chabot thierry
chabot thierry
Passionné par les ordinateurs depuis son premier PC-1512, il est l'auteur principal des articles concernant Internet, les OS et les moteurs de recherches. Il répond souvent sur les forums avec le pseudonyme Cthierry pour proposer des solutions.

Vous avez aimé cet article ? Commentez-le et partagez-le !
 
 
 
Les commentaires sont la propriété de leur auteur. Nous ne sommes pas responsables de leurs contenus.