Indice de durabilité des smartphones et tablettes : ce qui change dès ce vendredi

Publié le vendredi 20 juin 2025 10h58
À partir de ce vendredi 20 juin 2025, une nouvelle étiquette énergétique débarque en Europe pour les smartphones et tablettes. Plus qu’une simple note, elle promet de nous aider à choisir des appareils qui durent plus longtemps, consomment moins et se réparent facilement. Mais qu’est-ce que ça change vraiment pour nous, utilisateurs ? On fait le point.
Étiquette indice de durabilité Fairphone 5 (Crédit : capture fairphone.com)

Une étiquette pour tout comprendre en un coup d’œil


Imaginez-vous dans un magasin, un smartphone flambant neuf dans les mains, ou en train de scroller sur un site de vente en ligne. Depuis aujourd’hui, une petite étiquette colorée attire votre regard. Elle vous donne une note de A à G pour la consommation énergétique, mais pas seulement. « C’est comme une carte d’identité de l’appareil », explique une experte en durabilité numérique. Elle vous dit tout sur sa solidité, son autonomie, et même s’il sera facile à réparer. Une révolution ? Peut-être bien, mais encore faut-il savoir la lire pour en profiter pleinement. Alors, à quoi ressemble cette fameuse étiquette ?

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Que comporte la nouvelle étiquette énergie ?


Vous avez déjà repéré ces étiquettes colorées sur les frigos ou les télés, pas vrai ? Eh bien, la nouvelle version pour les smartphones et tablettes, qui débarque ce 20 juin 2025, suit le même style, mais avec un twist (comme sur l’image d’illustration de notre article). Elle garde la fameuse échelle de A à G pour indiquer si l’appareil consomme peu ou beaucoup d’énergie, mais elle va plus loin. « C’est une sorte de bulletin de santé de votre futur gadget », résume un spécialiste en tech durable. Vous y trouverez des pictogrammes tout neufs : une pile pour l’autonomie en heures, une goutte d’eau pour la résistance à l’eau et à la poussière (genre IP68), un petit marteau pour la solidité face aux chutes, et même une clé à molette pour savoir si l’appareil est facile à réparer. Un QR code, bien visible, vous emmène vers une base de données avec des informations essentielles pour la durabilité, comme la durée de vie des pièces ou la composition de la batterie.

Le contenu de la nouvelle étiquette énergie en détail


  • Classe d’efficacité énergétique : Notée de A (meilleure) à G (moins performante), basée sur la consommation annuelle en kWh.
  • Autonomie de la batterie : Indiquée en heures et minutes par cycle de charge.
  • Durabilité de la batterie : Nombre de cycles de charge (minimum 800 cycles avec 80 % de capacité restante).
  • Résistance aux chutes : Notée de A à E, basée sur des tests (ex. : 45 chutes à 1 m sans perte de fonctionnalité pour les smartphones standards, 35 pour les pliables).
  • Résistance à l’eau et à la poussière : Indice de protection IP (ex. : IP68).
  • Indice de réparabilité : Noté de A (très réparable) à E (peu réparable), évaluant la facilité de réparation (démontabilité, outils nécessaires, etc.).
  • QR code : Renvoie à la base de données EPREL (European Product Registry for Energy Labelling) pour des informations détaillées, comme la composition de la batterie.

Pourquoi on en parle que maintenant ?


Cette nouveauté n’est pas tombée du ciel. L’Europe planche depuis des années sur des moyens de rendre nos gadgets moins polluants. « Les smartphones, c’est 70 % de leur impact environnemental dès la fabrication », confie un ingénieur spécialisé dans l’écoconception. Chaque année, on jette des millions de tonnes de déchets électroniques, dont une bonne partie en France. Alors, l’Union européenne a décidé de taper fort avec ces nouvelles règles. Dès ce 20 juin 2025, tout smartphone ou tablette mis en vente doit respecter des critères stricts : une batterie qui tient 800 cycles de charge, des pièces détachées disponibles pendant sept ans, et des mises à jour logicielles garanties cinq ans. C’est un sacré bond en avant pour éviter qu’un appareil devienne obsolète juste parce que son logiciel n’est plus à jour ou que son écran cassé coûte plus cher à réparer qu’un neuf.

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Ce que l’on gagne vraiment (et ce que l’on perd peut-être)


Concrètement, qu’est-ce que ça change pour nous ? D’abord, on devrait garder nos appareils plus longtemps. Un smartphone milieu de gamme, qui vivait trois ans en moyenne, pourrait maintenant tenir quatre ans, voire plus. Un changement qui devrait faire du bien au portefeuille et à la planète. L’Europe estime qu’on économisera 20 milliards d’euros d’ici 2030, soit environ 98 euros par foyer. Mais il y a un hic. Certaines associations, comme Halte à l’Obsolescence Programmée, pointent du doigt un manque. Le prix des pièces détachées, par exemple, n’apparaît pas sur l’étiquette. Il faut scanner le QR code pour le trouver, et encore, c’est parfois vague. Et puis, la France a dû dire adieu à son propre indice de durabilité, jugé plus complet, pour se plier à cette version européenne. Un compromis qui laisse un goût amer à certains.

Alors qu’on aurait pu se réjouir de l’extension d’un indice de réparabilité au niveau européen, l’étiquette énergie comportant l’indice de réparabilité reste décevante pour plusieurs raisons. Le caractère non agrégé de l’étiquette énergie rend impossible la comparaison de l’information en un coup d’œil. Le critère fondamental du prix des pièces détachées n’est pas compris dans le calcul de l’indice de réparabilité des smartphones et tablettes. Un indice de réparabilité européen qui donne des points aux fabricants qui respectent juste les règles européennes.
Halte à l’Obsolescence Programmée

Des appareils qui vont devenir vraiment plus solides ?


On a tous connu ce moment où notre téléphone glisse des mains et atterrit sur le carrelage. Bonne nouvelle : les nouveaux critères imposent des tests de résistance. Un smartphone doit survivre à 45 chutes d’un mètre, une tablette à un peu moins. « Ce n’est pas encore du niveau d’un vieux Nokia 3310, mais c’est un progrès », pourrait-on plaisanter. Les fabricants doivent aussi garantir une protection contre l’eau et la poussière, souvent notée IP68. Mais attention, ces tests se font sans coque ni verre trempé. Dans la vraie vie, un appareil noté A pour la résistance peut quand même se fissurer si vous le maltraitez. Ce qui est sûr, c’est que les marques vont devoir muscler leurs designs pour répondre à ces exigences, et ça pourrait influencer les modèles qu’on verra dans les rayons.

Et les marques dans tout ça ?


Certaines entreprises sont déjà dans les starting-blocks. Fairphone, par exemple, champion de la réparabilité, devrait briller avec ses modèles modulables. D’autres, comme Apple ou Samsung, ont parfois traîné des pieds sur la facilité de la réparabilité, avec leurs designs ultra compacts. Mais ils n’ont plus le choix : pour vendre en Europe, il faudra jouer le jeu. Les smartphones pliables, eux, sont pour l’instant exemptés, car trop complexes. Si vous craquez pour un modèle pliant, ne vous attendez pas à voir cette étiquette tout de suite. Dommage, car ils sont souvent les plus fragiles.

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Quels smartphones tirent leur épingle du jeu ?


Quand on parle de durabilité, tous les smartphones ne jouent pas dans la même cour. Fairphone, par exemple, caracole en tête avec un impressionnant 9,3/10 pour son Fairphone 4, et même un parfait 10/10 pour les modèles 2 et 3. « Ils fournissent carrément un tournevis avec l’appareil ! », s’enthousiasme un utilisateur. Ses pièces modulables et ses guides visuels simplifient les réparations. Crosscall n’est pas en reste, avec un solide 8,8/10 pour ses Core-M4Go et Core-X4, pensés pour durer grâce à des pièces disponibles pendant dix ans. Samsung suit de près, avec 8,2/10 pour le Galaxy S21 et 8,1/10 pour le S20 FE ou le Note 20, grâce à des manuels clairs et des pièces faciles à trouver. Apple, en revanche, traîne un peu, avec 6/10 pour l’iPhone 12 et seulement 4,6/10 pour l’iPhone 11, plombé par des vis propriétaires et des adhésifs récalcitrants. Quant aux smartphones pliables, comme le Microsoft Duo 2, ils peinent à convaincre avec un maigre 3,9/10, leur design complexe rendant les réparations ardues.

Consommateurs : comment en profiter au mieux ?


Alors, que faire avec tout ça ? D’abord, prenez deux minutes pour lire l’étiquette avant d’acheter. Une note A ou B pour la réparabilité, une bonne autonomie et une résistance correcte, c’est un combo gagnant. Si vous hésitez, le QR code vous donnera plus d’infos. Pensez aussi aux appareils reconditionnés, qui profitent de ces nouvelles règles pour durer plus longtemps. Et si votre vieux smartphone traîne dans un tiroir, c’est peut-être le moment de le revendre ou de le faire réparer, plutôt que de privilégier les nouveaux standards qui le rendent « has-been ». Enfin, soyez curieux : les sites comme iFixit ou les bases européennes d’étiquetage sont des mines d’or pour comparer les modèles. Avec un peu d’effort, on peut vraiment faire pencher la balance vers des choix plus malins.
 
chabot thierry
Passionné par les ordinateurs depuis son premier PC-1512, il est l'auteur principal des articles concernant Internet, les OS et les moteurs de recherches. Il répond souvent sur les forums avec le pseudonyme Cthierry pour proposer des solutions.

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